Il y a et il y reste et il revient toujours par moments en pleine vie artistique la nostalgie de la vraie vie idéale et pas réalisable. Et on manque parfois de désir de s’y rejeter en plein dans l’art, et de se refaire pour cela. On se sait cheval de fiacre, et on sait que ce sera encore au même fiacre qu’on va s’atteler. Et alors on n’en a pas envie, et on préférerait vivre dans une prairie avec un soleil, une rivière, la compagnie d’autres chevaux également libres, et l’acte de la génération. Et peut-être au fond des fonds la maladie de cœur vient un peu de là, cela ne m’étonnerait pas. On ne se révolte plus contre ces choses, on n’est pas résigné non plus, on en est malade et cela ne passera point, et on y peut pas précisément remédier. Je ne sais pas qui a appelé cet état : être frappé de mort et d’immortalité.
Vincent Van Gogh, Lettres à son frère Théo.
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