vendredi 25 octobre 2013

Lectures – Feuilleton



Qui peut bien lire Feuilleton ? La revue dirigée par Gérard Berréby en est à son « numéro 9, saison 3 » C’est un bel objet, de facture soignée comme les publications d’Allia. Mais cela suffit-il à faire une bonne revue ? Feuilleton prétend passer « en revue le monde ». Et que voit-on défiler ? Une suite d’articles hétéroclites sur des sujets variés, traduits pour la plupart des magazines anglo-saxons ; et dont l’intérêt est lui aussi variable — il y en a certainement de bons ; mais la question reste posée : qui lit Feuilleton ?



Dans la dernière livraison de Feuilleton, Gérard Berréby a mis lui-même la main à la plume. Est-ce à dire que l’heure est grave et qu’il y péril en la demeure ? Ou bien n’est-ce de sa part que droit légitime ou envie de la part d’un directeur de paraître aussi dans sa revue. Quoi qu’il en soit, Gérard Berréby débute dans le numéro 9 de Feuilleton un feuilleton consacré à l’assassinat de Gérard Lebovici. On se souviendra qu’il avait dédicacé ses Documents relatifs à la fondation de l’Internationale situationniste (1985) au même Gérard Lebovici. Et qu’il avait été éconduit par Debord. Le feuilleton s’appelle : « Papiers collés » ; le premier épisode est surtitré : « Qui a tué Gérard Lebovici ? », trois autres devraient suivre. L’ambition ne peut être que modeste puisque, aussi bien, l’« affaire Lebovici » n’a jamais été élucidée par la police ; et qu’il est difficile d’apporter du nouveau. À défaut de véritable nouveauté, il est proposé de jeter au moins : « Un nouveau regard sur l’affaire et sur le traitement médiatique qui lui fut réservé. » Ce premier épisode est constitué par une revue de presse complète des articles qui furent consacrés à l’assassinat de Gérard Lébovici à l’époque. Pour la suite, les auteurs : Gérard Berréby & Adrien Bosc se proposent d’examiner les « pistes » : Mesrine, la piste politique (Debord, terrorisme, etc.), la piste crapuleuse (liée au trafic de cassettes vidéo). « Sans promettre des révélations retentissantes, nous remonterons pas à pas le fil de cette énigme avec la plus grande rigueur possible en écartant les hypothèses les plus improbables. » écrivent-ils en conclusion. À suivre, donc.

samedi 12 octobre 2013

Petit Mémoire sur le passage de Guy Debord à travers quelques échantillons représentatifs de la littérature de notre temps (Suite)



Un correspondant me signale la parution du livre d’Anatole Atlas : Confession de Guy Debord.

La référence est ici :



On se souviendra que Debord parlait de lui comme de « notre funeste Voyer de Belgique » à Jean-François Martos. Dans une autre lettre à Martos, il précise : « Atlas va être un fou encore plus gênant que Voyer ». Puisqu’il est question de Voyer, le lecteur curieux de s’instruire peut lire la rubrique : Debord est un homme que je corrige toujours sur le site où Mr Ripley s’amuse comme il peut.

Le lien est ici :

jeudi 3 octobre 2013

Allez la musique ! – Super Forma




Je voudrais recommander au lecteur mélomane qui serait sujet à des retours d’acide — et aux autres aussi bien — l’album d’Orval Carlos Sibellius : Super Forma (qui n’usurpe pas son nom).

Il peut écouter l’intégralité de l’album à l’adresse suivante :

mardi 1 octobre 2013

Petit Mémoire sur le passage de Guy Debord à travers quelques échantillons représentatifs de la littérature de notre temps



Il faut évidemment citer, en premier lieu, les deux romans de Michèle Bernstein dont il constitue le personnage central sous le nom de Gilles : Tous les chevaux du roi (1960) ; et : La Nuit (1961) — mais c’était une production maison, pour laquelle Debord aurait lui-même passé commande à son épouse. Les deux livres ont été publiés par Buchet-Chastel qui publiera ensuite La Société du spectacle — Buchet était d’ailleurs un fan des situationnistes en général et de Debord en particulier ; il aimait aussi beaucoup Michèle Bernstein.

Citons ensuite, Gérard Guégan avec Les Irréguliers (1975). Le « menteur Guégan » officiait alors à Champ Libre dont il était le co-fondateur et qui avait publié son premier roman : La Rage au cœur (1975). Dans Les Irréguliers Debord apparaît sous les traits d’Antoine Peyrot, théoricien ultragauchiste, dirigeant d’un groupuscule qui passe à l’action directe. Debord avait peu apprécié d’être ainsi caricaturé dans ce mauvais roman — ce qui explique sans doute que celui-ci n’ait pas été publié par Champ Libre mais par Lattès.

Il faut réserver une place à part à Blocus Solus (1996) de Bertrand Delcour. Certes pas pour la qualité du livre. C’est est un polar assez vulgaire et opportuniste qui veut surfer sur la vague médiatique qui a suivi la disparition du leader situationniste. Debord, alias Bordeux, « fondateur du simulationnisme » est retrouvé mort « alors qu’il s’apprêtait à livrer un manuscrit explosif à son éditeur». Celui-ci charge un privé d’enquêter sur ce suicide qu’il trouve suspect. Tout cela est à peu près sans intérêt et mal écrit. Cependant, le livre paraît dans la Série Noir de Gallimard éditeur de Debord. Ce qui fournit un bon prétexte à Alice pour claquer la porte de l’éditeur coupable d’avoir prêté la main à d’un tel forfait. Et l’occasion voulue de passer à Arthème Fayard avec l’essentiel des inédits de Debord. Mais les voies de l’édition bien comprise sont tortueuses. Gallimard récupérera malgré tout les Enregistrements magnétiques qui passeront ainsi sous le nez d’Allia qui aurait dû les publier.

Debord fait également de brèves apparitions dans les polars de Patrick Mosconi, ami de longue date de la famille, et à ce titre responsable de l’édition Arthème Fayard de la correspondance de Debord. Le Chant de la mort, une biographie habitée de Geronimo est dédié : À Alice et Guy, les visiteurs du soir…

Plus près de nous, il y évidemment le Cure-dent et Haute époque de Jean-Yves Lacroix, sur lesquels je ne reviendrai pas. Il ne faut pas oublier non plus Château-Rouge Hôtel de Renaud Burel dont j’ai aussi parlé.

Et last but not least, il y a Guy, de moi-même actuellement en cours d’écriture qui, si le je termine, sera une évocation des années de l’internationale lettriste ; et plus particulièrement de la relation brève et intense entre Guy et Ivan.