jeudi 18 août 2011

Lettre à Jacob Rogozinski (Suite)

[Cette lettre est également restée sans réponse.]

Monsieur,

Vous n’avez pas cru bon de répondre à mon précédent courrier concernant la contribution de Yan-« Big-balls-of-fire »-Ciret à votre Colloque Debord ; c’est votre droit le plus strict. J’espère du moins que vous lui avez transmis le message ; ça lui rappellera le bon vieux temps où il venait tapiner sur le debord(el) et qu’il se faisait mettre — c’était si bon ! Mais laissons ces débordements.

Ma présente intervention concerne votre dernier livre sur Artaud [que je n’ai toujours pas lu mais ça ne saurait tarder] né, dites-vous, de la Nécessité — « Pourquoi écrire sur Antonin Artaud ? », effectivement ; et vous répondez : « Parce qu’il me la demandé. », fort bien. La première chose que j’ai faite, en prenant votre livre en main, c’est d’en consulter l’index — c’est une bonne idée de mettre un index — ; il n’y a que du beau linge : Debord, Sollers*, Lacoue-Labarthe, Medhi Belhaj Kacem** etc. Mais, je n’y ai pas trouvé l’excellent livre de Françoise Bonardel : Antonin Artaud ou La Fidélité à l’infini, Balland, 1987. Ce n’est certainement pas un oubli de votre part. Alors, la question est : avez-vous lu le livre de Bonardel ? Si ce n’est pas le cas — ce qui serait regrettable —, je vous engage fortement à le faire. Si oui, pourquoi ne pas le citer ? Sans doute parce qu’il ne vous agrée pas. Pourtant c’est, quoi qu’on en pense, un livre important et à ce titre on peut difficilement l’ignorer.

J’espère que vous aurez l’obligeance de répondre cette fois aux quelques questions que je vous pose.

Bien à vous.


Xavier Lucarno


*Dit : la morue bordelaise. Le Révèrent Père qui fait partout se devait d’apporter sa contribution de debordien de la dernière heure à un récent Hors-série du Monde sur Nietzsche : « Où en sommes-nous avec Nietzsche ? » — nous y reviendrons.



**Le sémillant pop-philosophe, qui aimait jouer avec le feu quand il était jeune, flirtait alors avec les méchants OTistes — qui, ne pouvant à la fois brûler et durer, se sont donc fort logiquement éteints — quand ils n’étaient encore que les modestes Bibliothécaires des Émeutes. Devenu (un peu plus) grand, il s’est fait le fervent propagandiste de la pensée-Badiou. Avec l’âge, et visiblement refroidi, l’ex-disciple vient de publier un Après Badiou (NI BADIOU NI MAÎTRE, proclame fièrement le bandeau) où il brûle sans vergogne ce qu’il avait adoré.

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