mardi 26 juillet 2011

L’Orpailleur : Fragments – Épisode 1

Présentation

Qu’est-ce qu’un livre qui n’emporte pas par-delà tous les livres ? A quoi sert un livre s’il ne fait pas passer le Temps ? Au Commencement était le Verbe et l’écrivain était un mythographe. Il assumait la tâche essentielle de transmettre le sens vivifiant du mythe aux jeunes générations : c’était un passeur; ou pour le dire autrement : il traduisait le mythe dans la langue moderne.
La bouche d’Ombre s’est tue. Le Dieu est mort, à ce qu’il paraît.
J’ai écrit ce petit conte mythologique — quasi-gnostique (l) par certains de ses côtés — en écho; comme un adieu à la jeunesse, et pour saluer celle qui vient et qui, a son tour, se retrouvera dans la trame, et se cherchera des motifs.
C’est une aventure singulière : c’est une histoire immortelle aussi bien.
Je parle pour moi, bien sûr; mais je pense aussi parler pour quelques autres — nous sommes toujours entre nous — qui se cherchent un chemin « Dans l’hiver et dans la Nuit » et qui verront le jour.
Il est minuit dans le siècle. Pour ceux de cette génération qui m’ont ressemblé, il se fait tard : nous n’avons pas trouvé de Passage.

1. « Si le gnosticisme n’était qu’une série d’aberrations doctrinales propres à certains hérétiques chrétiens des trois premiers siècles, son intérêt serait purement archéologique ; mais il est bien plus que spontanément, en dehors de toute transmission directe; ce type spécial de religiosité présente même de troublantes affinités avec certaines aspirations toutes « modernes ». Le “gnosticisme” des hérésiologues constitue l’exemple caractéristique d’une idéologie religieuse tendant sans cesse à reparaître en Europe et dans le monde méditerranéen, aux grandes époques de crise sociale et politique. »

Serge Hutin. Les gnostiques (PUF).

(À suivre)

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