vendredi 16 décembre 2011

Une lecture alchimique d’In girum imus nocte et consumimur igni / 2

2. Un bref aperçu de l’ opus alchemicum

Nous donnerons pour commencer un bref aperçu de ce qu’est l’opus alchemicum en signalant les correspondances que l’on trouve dans le film de Debord en particulier et dans l’histoire de l’I.S. plus généralement.

Les préliminaires d’abord : « L’alchimiste devait construire lui-même ses appareils et installer son laboratoire dans un endroit tranquille à l’abri des regards. » — Préliminaires à la création de l’I.S. : congrès d’Alba organisé par le Laboratoire expérimental du M.I.B.I (1956) ; Conférence de Cosio d’Arroscia dans les Alpes de Ligure : fondation de l’I.S. (1957).

La préparation de la matière : « Il s’agissait de former un nouveau corps en réunissant les deux principes antagonistes qui devaient auparavant être extraits […]. » ; c’est-à-dire qu’il fallait d’abord séparer les deux principes (qui en réalité sont une seule chose) en les extrayant de la « Terre chaotique » — « […] nous avions remis la main sur le secret de diviser ce qui était uni. » — la figure du Diable, « Prince de la division ». Il s’agit ensuite « de rendre possible l’union du Soufre et du Mercure, principes mâle et femelle » préalablement purifiés de façon à obtenir la « matière prochaine » qui nait de leur conjonction en « prenant le nom de Rebis (étymologiquement, Res et Bis, c’est-à-dire “chose deux”) ».

La phase suivante consiste en la coction de cette « matière » dans l’Athanor — «  La grande difficulté consistait à graduer les degrés de chaleur nécessaire pour l’Œuvre. » — dont elle devait renaître sous la forme de la Pierre.

Nous nous sommes, dira-t-on, quelque peu éloigné de Debord et de son film : nous verrons qu’il n’en est rien.


(À suivre)

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