Cela fait soixante ans que la chasse au Boson (de Higgs) est ouverte. Le Boson, c’est un peu comme le Snark, pour donner un ordre d’idée. Personne ne l’a jamais vu — pour la bonne raison qu’il est impossible de l’observer — ; mais tout le monde (scientifique) le poursuit parce qu’il a réussi à se tailler une solide réputation (dans ce milieu où l’on tient à sa particule) justement à cause de cette invisibilité. Malgré le fait qu’il soit inobservable, il est de plus réputé posséder la qualité, au cas où il le serait, de disparaître instantanément, ne laissant derrière lui pour toute « signature » qu’un peu de « poussière » censée signaler sa disparition et prouvant par la même qu’il a été là où il n’est plus sans qu’on ait pu le voir et donc savoir s’il y était vraiment. Comme on sait peu de chose au sujet de cet « objet » paradoxal, on le chasse avec l’angoisse de finir par découvrir qu’il n’existe pas. L’affaire est de plus compliquée par le fait qu’en réalité ce n’est pas du tout le Boson qui est important mais le « champ » dans lequel il s’ébattait il y a de ça un bail et dont, justement, il a disparu. Ce champ, où le Boson est tombé lors de ce conflit majeur que fut le Big Bang, est donc tout ce qu’il reste à exploiter à nos scientifiques qui n’en continuent pas moins, avec une opiniâtreté qu’il faut saluer, la chasse au Boson.
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