lundi 3 septembre 2012

Sur Philippe Muray (revu et corrigé comme il se doit)



[En réponse à un correspondant]

Je n’ai pas encore eu le temps de lire son « pavé » posthume paru aux Belles Lettres ; je n’ai fait que relever les occurrences Debord dans l’index. C’est suffisant pour se faire une idée du personnage et de son parcours, de l’éloge debordien de Debord dans Art Press en 1989 au congé qui lui est signifié dans l’interview de 1999 par Elisabeth Lévy ( !). Et il suffit d’ailleurs de voir qui lui rend hommage sur son site* : Michel Houellebecq, Elisabeth Levy et Pierre- André Taguieff, entre autres, pour qu’elle soit confortée.



La disparition de Debord a permis à Muray de se placer et de reprendre le rôle du Grand Contempteur de la modernité laissé vacant ; et, par la même occasion, la tête de ces « dangereux » rebelles appelés « nouveaux réactionnaires » qui la fustigent « courageusement » et que l’on essaierait de museler au nom de la « bonne pensée ». Seulement, tout son baratin sur la « société hyperfestive » n’est qu’un démarquage de la critique debordienne du spectacle qu’il prétends pourtant dépasser — il repassera !

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* http://philippemuray.e-monsite.com/



P.-S.
Je me dois d'ajouter à sa décharge qu'il a tout de même eu le mérite de rompre avec Sollers et sa clique, Art Press et tutti quanti. En 1981, Sollers avait pourtant publié son excellent Céline chez Gallimard.

Mais lors de sa réédition en 2000 Muray a cru bon d’y ajouter une autre préface où il donne toute la mesure de son radicalisme. On peut y lire ceci : « […] trois ou quatre ans avant la parution de ce livre en mai 1981, le funèbre Mitterrand était entré à l’Élysée ; et ce Mitterrand n’était rien d’autre que le cheval de Troie à l’intérieure duquel était montée la génération de 1968, qui n’a fait sa “révolution” que pour prendre le pouvoir au nom de valeurs plus destructrices que celles qu’ils disaient avoir abattues alors qu’elles n’étaient déjà plus que des épouvantails. » Vieille chanson, reprise par tous les « politiques » aux petits pieds jusqu’au nain qui gouvernait encore, il ya peu, du haut de ses talonnettes. Il faut être un imbécile particulièrement malveillant pour calomnier ainsi toute une « génération » dont seuls les renégats ont effectivement pris le pouvoir ; et cracher ainsi allégrement sur les autres.

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