mercredi 26 septembre 2012

Debord dans la T.G.B.N.F / 2



Examinons le programme de cette G.C.D. (Grande Célébration Debordienne) organisée par la B.N.F. Nous en avions cité précédemment l’Argument, voyons à présent quelques points de l’Argumentaire qui propose aux debordologues différents « axes » de travail — axes qui ramènent évidemment tous aux archives de Guy Debord — acquises à prix d’or par la B.N.F et donc classées, à juste titre, trésor national — qu’il faut bien songer à rentabiliser.

Le deuxième de ces axes, intitulé : « Le matériel de l’action » qui « propose de s’appuyer sur l’archive pour pousser plus avant l’étude des moyens mis en œuvre pour réaliser les buts pratiques visés par Guy Debord », signale au chercheur, entre autres richesses, « les dossiers de presse constitués par Guy Debord tout au long de sa vie, la documentation relative aux publications et à l’organisation de l’Internationale Situationniste, la documentation relative à l’activité éditoriale, la correspondance ». Ce qui par contre est éludé c’est le fait que cette documentation ait été soigneusement « mise en ordre » par et à la demande de Debord ; de la même manière que sa correspondance (qui de plus a été éditée sans les réponses de ses correspondants, notables quantités d’importance nulle). La B.N.F qui prend pourtant soin de préciser à propos de ces précieuses archives qu’« aucun élément n’[en] a été retranché depuis la disparition de Guy Debord » ne va pas jusqu’à s’aviser que ce qui devait en être écarté l’avait été avant — bien que l’on indique par ailleurs de ces archives qu’elles ont été « [c]onservées et mises en ordre par l’auteur, puis par son épouse Alice Debord ».

On sait que Debord a écrit dans son Panégyrique que « personne, pendant bien longtemps, n’aura[it] l’audace d’entreprendre de démontrer, sur n’importe quel aspect des choses, le contraire de ce qu[’il] en aurai[t] dit » ; c’est qu’il s’était assuré que cela soit effectivement difficile.

1 commentaire:

  1. En précisant que la correspondance de Guy Debord "a été éditée sans les réponses de ses correspondants, notables quantités d’importance nulle", vous semblez ignorer un point important de droit. En effet, nul ne peut publier la correspondance de quelqu'un (ses lettres comme celles qu'il a reçues de son correspondant) sans l'accord explicite des deux parties.
    Il est donc déjà extraordinaire que la publication des lettres de Guy Debord à ses innombrables correspondants n'aient pas fait l'objet de saisies et d'interdictions et que 8 volumes soient parus avec l'accord tacite (mais non explicite, comme la loi y oblige) des destinataires de ses lettres !

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