vendredi 28 septembre 2012

Debord dans la T.G.B.N.F / 4



Dans les Chroniques de la Bibliothèque nationale de France, n° 58, avril-juin 2011 ; article : Les archives de Guy Debord à la BnF, on pouvait déjà lire : « La sélection opérée par l’auteur, notamment sur ses manuscrits et sa correspondance — depuis publiées, comme les œuvres complètes par son épouse Alice Debord — se donnent à lire non comme un élagage dissimulateur, visant à détruire les pièces à conviction, mais bien plutôt comme une œuvre à part entière. »

Voilà qui est admirable ! Le « chercheur » sait donc à quoi s’en tenir ; il pourra chercher tant qu’il veut dans ces riches archives, il est assuré de n’y trouver rien d’autres que ce que Debord a bien voulu conserver — et qui ne peut être que le meilleur. Il est en même temps rassuré quand à ce qui en a été soustrait et sur les (bonnes) raisons qui ont présidées à cet « élagage » exemplaire, puisqu’il était destiné, on le lui assure, à lui permettre de lire désormais celles-ci « comme une œuvre à part entière ». Que demander de plus ?

On peut donc d’ores et déjà être certain qu’il ne pourra rien sortir de nouveau de ce Colloque puisque, aussi bien, dans le vaste corpus qui est mis à la disposition du chercheur par la BnF tout a soigneusement été mis en ordre selon les vœux de Guy Debord lui-même. Ce n’est donc pas de la BnF que risque de venir la lumière qui pourrait éclairer les nombreuses zones d’ombre qui subsistent aussi bien dans l’histoire de l’I.S. que dans celle de son fondateur.

Pour finir, revenons sur les Contrats* dont j’ai rappelé la déclaration liminaire. À ce propos, Debord écrit à son éditeur : « […] je vous envoie, pour notre projet d’édition, une idée d’illustration en couverture, qui m’est effectivement venue. C’est une lame du tarot de Marseille. La plus mystérieuse et la plus belle à mon sens : le bateleur. Il me semble que cette carte ajouterait, et sans devoir l’y impliquer trop positivement, quelque chose que l’on pourrait voir comme une certaine maîtrise de la manipulation ; et en rappelant opportunément l’étendue de son mystère. » Ainsi, peut-être faut-t-il voir dans l’apothéose debordienne à la BnF, le dernier et  meilleur tour du bateleur. 

 Le secret, c'est de tout dire.

 ____________________

* Guy Debord, Des Contrats, Le temps qu’il fait, 1995.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire