Quelque différentes que puissent être nos
opinions il est un fait sur lequel d’un bout à l’autre de la terre nous sommes
tous d’accord aujourd’hui, c’est que notre monde se trouve dans un état
anormal, qu’il traverse une grave crise morale. En particulier quand on regarde
l’Europe on a le sentiment que tous les peuples et les nations qui la composent
se trouvent dans un état de nervosité maladif. Le plus petit motif suffit pour provoquer
une émotion intense. On accueille les mauvaises nouvelles plus facilement que
les bonnes. Aussi bien les individus que les races, les classes et les États
paraissent plus disposés à se haïr qu’à s’entendre. Personne ne croit à un
développement calme et productif. Au contraire, tout le monde vit dans la
crainte qu’une violente explosion ne se produise à tout moment.
Stefan Zweig, Derniers Messages, Omnia Poche — L’Histoire de demain (extrait).
« Geschischtsschreibung von
morgen » (1938) ; conférence présentée en traduction anglaise aux
Etats-Unis lors d’une tournée du 9 janvier au 14 février 1939.
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