lundi 30 avril 2012

Réponse (tardive) à l’imbécile de Paris ci-devant Maître du Bas Château beauceron


Le temps passant pour tout le monde, et comme personne ne sait de quoi demain sera fait, je ne pas voulu laisser sans réponse les galipettes dialectiques du « Maître du Bas Château » (beauceron) qui n’a pas hésité à descendre jusqu’au niveau de l’avorton pour le fustiger. Contrairement au « Vieux de la Montagne » (auvergnate) qui, se situant encore un cran au-dessus dans l’échelle de l’être, trouvait naturellement impensable de descendre « jusqu’au niveau de l’insecte » qui remettait imprudemment en cause le fait pourtant indubitable qu’il soit l’inventeur du spectacle, pour l’écraser.

Je reproduis ci-dessous un article du knock-blot de Mr Ripley qui, paraît-il s’amuse bien — allez-y voir vous même, si vous ne le croyez pas —, agrémenté de quelques commentaires « virtualistes », comme il se doit.


 
Propos d’un avorton virtualiste
Un mètre cinquante cinq, quarante quatre kiloUn adepte de la lecture virtuelle

  « Prenons ce que Voyer considère comme sa grande découverte “scientifique” : l’inexistence de l’économie. Au début, il s’agissait de dénoncer l’économie comme une idéologie ; ce qui était tout à fait pertinent. Pour ce faire, il suffisait de montrer l’économie pour ce qu’elle est en réalité : une vision utilitariste et intéressée du monde qui essaie de se faire passer pour vue objective et scientifique.

Il se trouve qu’à l’époque où Voyer développe brillamment cette thèse l’universitaire Louis Dumont publiait un livre où il expose la même. »
(Cap’tain Nullus, in « Une imposture intellectuelle » on: 16. December 2005 at 07:45)
Cité par Mister Toto le 25 avril 2006

« Au début, il s’agissait de dénoncer l’économie comme une idéologie ; ce qui était tout à fait pertinent. » Ce début n’eut pas lieu dans ma vie et ne fut pas de mon fait puisque Engels en 1840, avant même que Marx n’eût lu la moindre ligne d’économie politique, fit très bien cette dénonciation. Ensuite, jamais je n’eus pour but de « montrer l’économie pour ce qu’elle est en réalité : une vision utilitariste et intéressée du monde qui essaie de se faire passer pour vue objective et scientifique. » mais bien de montrer que l’économie n’existe pas, de montrer ce que l’économie est en réalité, c’est à dire rien

Voyer a donc réussi le tour de force de n’avoir rien montré : chapeau l’artiste !

Dès 1962, lors de la première lecture du capital, je ne fus pas choqué par l’aspect utilitariste de l’économie politique mais par la prétention de Marx à faire de l’économie — prétendument une partie de la société — ce qui détermine en dernière instance tout ce qui se passe dans la société et l’histoire de cette société. La conclusion qui s’imposa à moi fut que l’économie ne pouvait pas déterminer en dernière instance tout ce qui se passe dans la société et dans l’histoire de cette société pour la bonne et simple raison que l’économie n’existe pas. Je n’ai donc jamais développé brillamment la thèse dont parle l’avorton. Cet avorton est aussi un imbécile (un petit imbécile), ce qui n’est pas nouveau. Le Debordel est un repaire d’imbéciles. (A propos d’imbéciles : vous remarquerez que lorsque je réponds publiquement à un auteur, je prends soin de citer le texte. Cela laisse donc toute liberté à cet auteur de modifier son texte autant qu’il le voudra sans pour autant changer la teneur de mes propos. Qu’est-ce qu’il y a comme petits cons quand-même. Quelle pullulation.)

Évidemment, rien ne peut rien déterminer : Ce Qu’il est inutile De Démontrer. Il est fort ce Voyer !

Conclusion : la thèse qu’expose Dumont n’est pas la même et croyez bien que je le regrette. Il a fallu que j’attende vingt ans pour trouver des auteurs qui soutinssent la même thèse. Aujourd’hui je ne suis plus seul. Je connais au moins cinq auteurs qui sont sur les mêmes positions, l’un d’eux totidem verbis : « cet objet n’existe pas. Ce qui existe, c’est un discours économique qui fabrique ses propres objets et qui finit par croire à l’existence extérieure de ces êtres fantastiques qu’il a lui-même engendrés » ou encore « L’illusion de l’existence objective d’une structure sociale appelée “économie de la société” est si puissante que Marx en fit la base de la société et inventa une contradiction tout aussi illusoire entre cette base imaginaire et une prétendue superstructure politique » et encore : « Cette manière de penser transforme un classement, dont l’intellect a besoin pour démêler l’écheveau des relations empiriques, en une structure-substance historique pourvue d’une efficacité causale quasi divine. »  (« idéologie délirante » n’est-ce pas, sans doute le fait d’un dément doublé d’un fanatique furieux. Amaïh Pleksy-Gladz !) — sans oublier celle-ci, de Polanyi (encore un dément), qui est bien bonne —. De plus c’est un spécialiste de comptabilité nationale (un surintendant) et des physiocrates. Il a travaillé vingt cinq ans sur la question. Remarquable travail. C’est un inappréciable bonheur de lire un économiste qui écrit froidement que l’économie n’existe pas, qu’existe un discours économique, mais que n’existe pas d’objet économique de ce discours (cependant, ce discours a un objet, je n’aborderais pas cette question ici). Je n’aurais jamais attendu ça d’un économiste, qui pourtant est le plus qualifié pour le dire et qui nous donne un livre parfaitement étoffé, ce que je suis incapable de faire. On the road, c’est difficile en effet. Pour une fois mes impôts furent bien employés. 

La thèse de Dumont n’est donc pas la même que celle de Voyer : dont acte — heureusement d’ailleurs : Dumont veut dire quelque chose ; Voyer ne veut rien dire.

 D’autre part, l’économie qu’il s’agissait de dénoncer comme une idéologie (en 1840) est l’économie politique devenue depuis science économique ou doctrine économique. Or jamais je ne me suis soucié de prouver quoi que ce soit à propos de l’économie politique, ni de la science économique. Je me suis contenté de rapporter ce que d’autres que moi avaient déjà dit de cette idéologie, Marx et Engels, les anthropologues et ethnographes, Weber, bien mieux que je n’aurais pu le faire moi-même et cela afin d’étayer ma thèse qui est que l’économie n’existe pas. L’économie dont j’ai fait l’objet de ma recherche et dont j’affirme qu’elle n’existe pas n’est pas l’économie politique mais la réalité économique. C’est également cette économie-là dont Marx prétendait qu’elle était une partie de la société, qui plus est déterminante. Cet avorton est un crétin (un petit crétin). Ce que je considère comme ma grande découverte, en 1975, après treize ans d’effort,  n’est pas l’inexistence de l’économie mais que « La valeur est un échange effectué en pensée ». J’ai résolu — en comprenant, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la grammaire du mot valeur, grammaire qui n’a jamais posé de problème dans l’usage, à travers les millénaires, mais seulement dans la… métaphysique — une question qui tourmentait déjà Aristote (ce qui fit dire, en 1976, à Pierre Balthazar de Muralt, patron et fondateur des éditions Rencontre qui permirent à Popu de lire Balzac en entier — 2.200 employés — que j’étais le nouvel Aristote. Un ancêtre de cet homme est l’inventeur de l’Ovomuraltine).  L’inexistence de l’économie en découle. La grandeur de la découverte « L’économie n’existe pas » n’est pas de mon fait mais de celui de la résistance acharnée et furibonde qu’elle occasionna. C’est cette résistance qui est grande même si elle compte des avortons dans ses rangs. Pour ma part, je n’ai consacré à cette découverte que deux lignes dans mon livre de 1976. Pour moi, elle allait dorénavant de soi. Je fus le premier surpris de la résistance qu’elle provoqua. C’est d’ailleurs ce qui me permit de découvrir l’importance de ce que des milliers de petits cons nomment mon idéologie délirante. 

« L’économie dont j’ai fait l’objet de ma recherche et dont j’affirme qu’elle n’existe pas n’est pas l’économie politique mais la réalité économique. » Voyer a donc recherché, trouvé et fait voir quelque chose qui n’existe pas, c’est-à-dire : rien. Il est très fort ce Voyer !

Résumé : il ne s’est jamais agi pour moi de démontrer que l’économie politique était une idéologie. Cela Engels et Marx l’avaient déjà fait très bien au point qu’on emploie couramment aujourd’hui l’expression « une idéologie au sens de Marx ». Au contraire, c’est parce que j’ai découvert que l’économie n’existait pas que, de ce fait, existe une raison supplémentaire (donc suffisante mais non nécessaire), nullement envisagée par Marx, pour que l’économie politique soit une idéologie. La cécité de Marx sur ce point implique qu’il fut la première victime de l’idéologie qu’il dénonçait. Et je n’ai stigmatisé l’utilitarisme de cette idéologie que pour stigmatiser celui de Marx et celui de la résistance acharnée et furibonde qu’occasionna ma découverte dans les circonstances que l’on connaît. Ce qui a lieu d’abord, c’est la découverte que l’économie n’existe pas (1976). Ce qui vient ensuite, c’est la stigmatisation de l’utilitarisme de l’économie politique (après 1979). Ce n’est pas l’économie politique que j’attaque, c’est l’utilitarisme, où qu’il soit (il est partout comme le célèbre journal collabo). Au début (1962), il s’agissait pour moi de critiquer la prétention fantastique de Marx à vouloir expliquer la société par une partie de la société (ce qui rappelle, mutatis mutandis, la projet de Hilbert pour fonder les mathématiques par une partie des mathématiques) et nullement de prouver quoi que ce soit concernant l’économie politique : « Ce qu’il y a de plus grossièrement faux dans la théorie de Marx consiste dans sa prétendue critique de l’économie [politique] où il ne cesse de maintenir, sous couvert de critique, le point de vue même de l’économie [politique]. » (Rapport sur l’état des illusions, p. 45, 1979). Quel est ce point de vue de l’économie politique ? Que l’économie existe, évidemment. Et pourquoi ? Parce que c’est l’objet qu’elle étudie, preuve indiscutable (virtualisme) de son existence (superintendant Fourquet encore : « A la limite, pour définir la science économique, il suffira de dire qu’elle est la science de l’économie, et le tour sera joué. La tautologie paraît grossière, elle confine à la supercherie, mais Say ne fait pas autrement quand il dit “l’économie politique est la simple exposition des lois qui président à l’économie”. »). C’est le fait que l’économie politique croie à l’existence d’une réalité économique (Marx a porté cette croyance jusqu’à l’adoration) qui implique qu’elle est une idéologie utilitariste. Donc : c’est ma découverte de l’inexistence d’une réalité économique qui met en pleine lumière cet utilitarisme et non l’inverse.

En résumé : Voyer ne voulait pas « démontrer que l’économie politique était une idéologie » ; c’était déjà fait par Marx. Il voulait stigmatiser « l’utilitarisme de cette idéologie » ; et ce qu’il attaque en réalité « c’est l’utilitarisme, où qu’il soit » — et donc chez Marx particulièrement ; parce que Marx fait une critique de l’économie politique du point de vue de l’économie politique — quel con ce Marx !  Et : « Quel est ce point de vue de l’économie politique ? Que l’économie existe, évidemment. Et pourquoi ? Parce que c’est l’objet qu’elle étudie, preuve indiscutable (virtualisme) de son existence ». Or, Voyer, grand détecteur de virtualisme, a bien vu, lui, qu’il n’en est rien ; et que donc Marx ne pouvait rien critiquer en faisant la critique de l’économie politique puisqu’elle est sans objet : nada de nada ! Il est décidément très très fort ce Voyer.

(À suivre)

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