2. Cernons le problème
Parce problème il y a. Contrairement à d’autres de ses « frères » dont Debord s’est débarrassé facilement et sans que ceux-ci la ramène — nous ne citerons pour mémoire que le cas de Vaneigeim qui n’a jamais voulu porter un jugement sur Debord qui ne s’est pourtant pas privé de dire tout le mal qu’il pensait de lui. Avec Voyer, il est manifestement tombé sur un os qu’il a tout fait pour faire disparaître du mieux qu’il a pu ; et on peut dire qu’il n’a pas trop mal réussi puisque jusqu’à ce jour Voyer reste persona non grata dans le « petit milieu » : personne dans « la famille » et le voisinage ne prononce son nom ; et les « historiens » ignorent même jusqu’à son existence. Le « grand homme » c’est Debord et lui seul. L’I.S. elle-même et tous ceux qui y sont passés n’ont existé que de l’avoir croisé un jour. On est passé ainsi logiquement de la « légende dorée » à l’hagiographie pure et simple : désormais chacun doit admettre que, de tout ce que Debord a fait — et ce qu’il a refusé de faire aussi bien — il n’y a rien à dire d’autre que ce que lui-même en a dit, et qu’ étant ce qu’il était, il ne pouvait évidemment faire autrement que de faire ce qu’il a si bien fait. On voit ainsi quel vaste champ (libre) est laissé à la critique — forcément malveillante parce qu’on ne voit pas bien ce qu’il y aurait encore à critiquer ; et que le temps est maintenant au recueillement et au silence devant l’icône situationniste. Ceux qui feront mieux pourront parler ; mais ils tardent à venir. Il y a paraît-il une « insurrection qui vient » ; mais elle aussi met du temps à arriver.
(À suivre)
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