La fourchette que je donne à titre indicatif : du Débat d’orientation de l’ex-Internationale situationniste à l’« apothéose » de Guy Debord, permet d’embrasser la période qui va de la fin de l’I.S. à la glorification — et à la « momification » de Debord : que rien (ni personne) ne bouge ! C’est une période clé — qu’on semble avoir égarée. Examiner cette période revient à débarrasser l’aventure situationniste des couches écœurantes de vernis qui sont venues la recouvrir pour la défigurer ou la transfigurer, si l’on veut, de façon qu’on n’y voie plus que la seule figure de Debord — elle-même reconfigurer dans l’opération. Il suffit de comparer à titre d’exemple La Véritable scission dans l’Internationale où Debord prend congé de l’I.S. et l’échange de correspondances que Denevert a publié sous le titre de : Débat d’orientation de l’ex-Internationale situationniste pour s’apercevoir du décalage, pour ne pas dire du hiatus, qu’il y a entre les deux : d’un côté un compte-rendu triomphaliste, de l’autre le procès-verbal d’une faillite. Ou encore, l’effarante « affaire Anders » — Baudet aurait eu l’audace de debordiser Anders dans quelque but inavouable mais néanmoins transparent — où un Debord furieux foudroie littéralement le malheureux Jean-Pierre qui, non seulement est manifestement de bonne foi, comme il est facile de s’en rendre compte pour qui lit la correspondance complète échangée entre les deux protagonistes à cette occasion ; mais qui de plus a totalement raison contre Debord comme chacun peut le constater en lisant la traduction, désormais disponible, du livre d’Anders.
On voit donc tout l’intérêt qu’aurait la publication de tels Documents dans une Collection qui, en les regroupant, permettrait d’y accéder et de les confronter plus facilement.
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