« Les situationnistes ne parlent pas. ». Il est bon de rappeler certes mâle sentence — qui vaut aussi pour les femmes — quand il s’agit d’un livre basé justement sur de nombreux témoignages de gens ayant connu, de préférence de près, Debord. Prenons l’exemple de Michèle Bernstein. Christophe Bourseiller l’a questionné ; elle a gentiment répondu aux questions auxquelles elle voulait bien répondre et opposé un refus catégorique à d’autres, fidèle en cela, comme d’autres proches, à la sentence citée plus haut. Mais ça ne fait rien. Christophe a son comptant d’anecdotes (invérifiables) : c’est le principal dans un bouquin qui prétend faire un portrait vivant du maestro situationniste. On ne lui reprochera donc pas ces anecdotes qu’il était de toute façon dans l’impossibilité de vérifier.
Par contre, il est inexcusable de publier des contrevérités quand cela pouvait être facilement évité en consultant tout simplement des documents qui sont accessibles à tout un chacun. Mais Christophe est un homme pressé, ses activités nombreuses et variées : radio, télé, livres (en tous genres) ne lui laisse pas le temps nécessaire à traquer les petites imperfections et les erreurs qui se glissent inévitablement dans ce genre de travail ; et à y porter remède. Ainsi, d’une édition à l’autre, on retrouve des erreurs anciennes qui n’ont évidemment pas été corrigées et auxquelles viennent se rajouter de nouvelles.
On nous sera donc gré des améliorations que nous apportons (à titre gracieux) à cette biographie qui le mérite.
(À suivre)
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