vendredi 23 mars 2012

Lectures – Évangile selon Philippe

 Extraits :


[…]

Les héritiers des morts sont eux-mêmes morts et c’est des morts qu’ils héritent. Les héritiers du vivant sont eux-mêmes vivants et ils héritent du vivant et des morts. Les morts n’héritent de personne. Comment en effet celui qui est mort pourrait-il hériter ? […]

[…]

Les noms que l’on donne aux réalités de ce monde contiennent une grave erreur car ils détournent leur esprit de ce qui est stable vers ce qui est instable. […] Les noms que l’on entend appartiennent au monde. Qu’on ne s’y trompe pas. S’ils appartenaient à l’éon, ils ne serviraient jamais à nommer dans le monde et on ne les aurait pas placés parmi les réalités de ce monde. […]

[…]

Un âne tournant autour d’une meule de pierre fit cent milles en marchant. Lorsqu’on le détacha il se trouva encore être à la même place. Il ya des hommes qui font beaucoup de chemin et n’arrivent jamais nulle part. […]

[…]

La vérité n’est pas venue dans le monde nue, mais c’est en types et en images qu’elle est venue. Il ne la recevra pas autrement. […]

[…]

[…] De même l’arbre bourgeonne tant que sa racine est cachée ; si elle est découverte l’arbre se dessèche. Il en va ainsi de tout ce qui est engendré dans le monde, non seulement pour ce qui est visible, mais pour ce qui est caché. En effet, tant que la racine du mal est cachée, il est fort, mais si on la reconnaît, il est détruit, si elle est exposée, il périt.

[…]

Pour le moment, nous disposons des apparences de la création ; nous avons coutume de dire qu’elles sont puissantes et estimables. Voici ce qu’il en est des apparences de la vérité : elles sont faibles et méprisables, mais c’est ce qui est caché qui est fort et estimable. Les mystères de la vérité sont manifestés en figures et en images.


Écrits gnostiques, La bibliothèque de Nag Hammadi, Pléiades, Gallimard.

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