« Le léopard meurt avec ses taches, et je ne me suis jamais proposé, ni ne me suis cru capable, de m’améliorer. », écrivait Guy Debord dans son Panégyrique. Le problème, c’est qu’après sa mort on a retoiletté le léopard. On a gommé quelques unes de ses taches : bref, on a arrangé les choses pour présenter une meilleure image de la « bête ». Puis, on l’a « naturalisée » ; et on l’a mise sur un piédestal. On en a fait une manière de statue du commandeur devant laquelle on ne peut que passer en tremblant ou s’incliner révérencieusement. On semble considérer que cela va de soi, étant ce qu'il était.
Mais, cette statue, c'est Debord lui-même qui s'est appliqué à la modeler tout au long de sa vie. Debord a toujours été l'homme du contrôle — dans ce qu'il écrivait et dans ce qu'il montrait — ; on peut donc être assuré que la conduite de ses héritiers est conforme à ce qu'il a voulu qu'elle soit. Cela dit, il n'en reste pas moins que l'image de l'I.S. qui a été mise en circulation, ne correspond que d'assez loin à la réalité qu'elle est censé recouvrir. Il est vrai qu'il n'est pas facile de s'en faire une idée précise et complète parce que Debord à veillé lui-même à ce que l'on s'en tienne à ce qu'il en avait dit. Raison de plus pour aller voir ailleurs.
En s'intéressant, par exemple, aux témoignages non-autorisés ; ainsi qu'aux multiples approches de la question : sociologiques, philosophiques, psychologiques, etc. C'est aussi la seule manière de rendre vraiment hommage à Debord que de montrer le léopard avec toutes ses taches.
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