Dans le « champ de la politique
révolutionnaire » l’I.S. va se retrouver en concurrence avec des
« gauchistes » ; ce qui était évidemment plus confortable et
plus facile que de continuer d’essayer de se dépêtrer à nouveaux frais dans l’avant-garde
artistico-littéraire en pleine surenchère (et en pleine décomposition). Elle
n’aura donc pas de mal à briller face à ces pâles concurrents. C’est ainsi que
l’I.S. apparaissant et se présentant comme le nec plus ultra du gauchisme
— il s’agissait bien de ne pas se faire
doubler sur sa gauche — connaîtra le succès que l’on sait. Il faut bien reconnaître
que ces situationnistes-là étaient effectivement des « gauchistes »
plus intelligents que les autres. Il suffit d’ailleurs de lire n’importe quelle
publication gauchiste de l’époque et de la comparer à ce que l’I.S. —
c’est-à-dire surtout Debord, en l’occurrence — pouvait produire en matière de
rhétorique révolutionnaire pour s’en convaincre.
À partir de là, il est plus facile de
comprendre le passage de Debord à Socialisme
ou Barbarie — ou son intérêt pour les dissidents,
anarchistes ou autres, qu’il cherchait attirer dans son orbite. Cela n’a rien
de condamnable : c’est ce qu’il pouvait faire de mieux — étant donné la
direction qu’il avait décidé de prendre — pour conserver son rang, et préserver
ainsi la réputation de l’I.S. Mais ce n’était pas suffisant en regard de la « période
héroïque » dont il gardera à jamais la nostalgie : In girum en est le témoignage éloquent.
Nous verrons cela dans la suite — avant de
revenir au début le l’histoire : là où tout à commencé.
(À
suivre)
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