vendredi 28 octobre 2011

L’exemplaire Debord


L’exemplaire Debord, donc. Debord n’a cessé de se montrer en exemple. La racine de cette exemplarité est l’identité, qu’il affirme et revendique, entre sa pensée et sa vie : il a vécu comme il a dit que l’on devait vivre. Et la vie est quotidienne — et le reste. Il y a le passé où l’on puise et le présent où l’on vit ; il n’y a pas de futur — no futur ! Si l’on ne vit pas maintenant, on ne vit jamais. Ce n’est pas une position nouvelle ; elle se retrouve dans toute l’histoire de la philosophie. Qu’est-ce à dire ? En substance : tout est , de toute éternité, dans le présent et la présence au monde. Si l’on est incapable de répondre : présent, c’est comme si l’on n’existait pas. Debord répond présent. Et il ne s’occupe pas de ceux qui en sont incapables. Jusque là, il n’y a rien à dire. Mais il finit par se poser en autorité, lui qui ne devait répondre que pour lui-même. Il veut se montrer exemplaire pour les autres ; mais il ne peut être exemplaire que pour lui-même. Il n’a aucun droit de juger les autres. On se trouve là à la limite. Pourtant, il franchit la borne. Il faut revoir son film testamentaire : In girum etc. à cette aune. Ce que je me propose de faire prochainement. Memento mori.

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