vendredi 7 octobre 2011

Correspondance avec un éditeur

J’avais envoyé l’Histoire désinvolte du situationnisme aux éditions Allia qui m’en ont accusé réception :

Cher Monsieur,

Nous avons bien reçu ce matin votre manuscrit Histoire désinvolte du situationnisme. Nous vous tiendrons au courant de notre décision le concernant, dans un délai de un à trois mois.
Bien cordialement,

Près d’un an plus tard étant toujours sans nouvelle des éditions Allia et suite à un courrier où je m’inquiétais, j’ai reçu le message suivant :

Cher Monsieur Cardanelli,
Je suis désolé pour ce long délai, mais n'avez-vous pas reçu une lettre vous informant que votre manuscrit n'a pas été retenu ?

Salutations,
Rémi Hubert

Auquel j’ai répondu ce qui suit :

Monsieur,

Je n’aime pas qu’on me prenne pour l’imbécile que je ne suis pas. Vous prétendez m’avoir envoyé une lettre — quand ? — alors que vous n’êtes pas sensé connaître mon identité — ni mon adresse. C’est donc que vous l’avez trouvée. Cela n’a pas dû être trop difficile. Cependant, je n’ai reçu aucune lettre des éditions Allia. Il est vrai que j’ai changé d’adresse il y a quelque temps et il aurait pu se faire que cette lettre ne m’ait pas atteint. Mais j’avais évidemment pris soin de faire suivre mon courrier. Alors, il se pourrait que vous ayez oublié d’envoyer cette lettre ; c’est possible mais assez improbable. Donc : vous vous foutez de ma gueule. Je me demande bien pourquoi. Je pensais — à tort, donc — que mon Histoire désinvolte était pour vous. Je me suis trompé. Nonobstant l’abondante littérature que vous avez publiée sur l’I.S., vous restez des debordiens alignés — « They walked in line, they walked in line… » — puisque vous refusez d’entendre parler de Voyer : omertà oblige. Ou peut-être refusez-vous de publier mon petit livre parce qu’il est mauvais ? Dans ce cas que ne publiez-vous Voyer lui-même — plus particulièrement ce qui concerne sa « polémique » avec Debord. Que vous le vouliez ou non, Voyer est le dernier des situationnistes. Que vous l’acceptiez ou pas, Debord s’est comporté de façon indigne avec Voyer — et avec Baudet aussi bien. S’il s’écrit un jour une Histoire de l’I.S. digne de ce nom ce sera sans vous.

Saluez de ma part M. Berréby et Mme Bernstein Et restez bien au chaud dans votre Bibliothèque : le temps est en train de changer.


Xavier Lucarno


P.-S.
Cette lettre sera publiée sur mon blog.

Dont acte.

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