lundi 31 octobre 2011

L'exemplaire Debord (2)

On l’a dit : In girum c’est déjà le panégyrique* de Debord — et : « Le panégyrique ne comporte ni blâme ni critique. » On sait qu’avant de mourir Debord travaillait à une Apologie — « Discours, paroles pour défendre ou justifier. » (Le nouveau petit Littré.) — qu’il a détruit (ou fait détruire). On ne saura donc pas ce que contenait cette apologie ; mais on peut examiner ce que dit son panégyrique cinématographique. Qu’il est un « personnage important ». D’autres le répéteront après lui qui identifieront « l’aventure situationniste » à sa seule personne : « Quant à ceux — très peu — qui se sont trouvés effectivement, à un moment ou à un autre, sur sa route, on a bien vu comment ils ont continué seuls, et ce qu’ils sont devenus. Ils le savent d’ailleurs mieux que personne et préféreront le faire oublier. Si l’on parle encore d’eux, c’est naturellement grâce à Debord, et non le contraire. Il n’y a pas d’héritiers. C’est Debord qui doit hériter de Debord. On y veille. » (Alice Debord, Patrick Mosconi) C’est ainsi que dans l’édition de sa Correspondance on a fait en sorte que l’on n’entende que la seule voix de Debord. Les choses sont ainsi plus claires débarrassées des parasites qui n’auraient pu que brouiller la voix de l’Unique.

___________________
 *« […] In girum imis nocte et consumimur igni, réalisé en 1978, annonce Panégyrique [1989]. » (Alice Debord.)

(À suivre)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire