dimanche 4 août 2013

Après l’apothéose – Notes à l’usage des debordolâtres / 3



Les Erreurs et Échecs de M. Guy Debord par Un Suisse impartial – Extraits


Ce pur nihiliste n’a voulu que détruire et n’a rien fait d’autre. Ils ont été bien décus, ceux qui lui ont fait confiance sur une perspective positive : les artistes en 1960 et les révolutionnaires dix ans après.

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Très rude pamphlet swiftien. Rien de faux ; mais l’interprétation constamment et absolument malveillante d’un partisan du bonheur présent (du point de vue social dominant) – avec un bon trait de réalisme para-machiavélique.

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Nous avons vu ce qu’il a voulu, et ce qu’il a fait. S’il était méritoire de ne rien comprendre à son temps et d’y manquer toutes les occasions, de ne jouer que pour perdre, et de ne jamais obtenir que la haine et le mépris de ses contemporains, alors M. Debord aurait été sans conteste l’homme le plus remarquable de son siècle.

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On le calomnie parfois ; mais enfin jamais on ne dit franchement ce qu’il est, comme si c’était une évidence que l’on ne peut rien objecter à sa démarche et que le mieux est donc de faire semblant de l’oublier. Ce respect nous étonne beaucoup. Nous ne pensons pas du tout qu’il est habile de laisser à M. Debord cette sorte de monopole de la négation irréfutable. Et nous ne pensons pas davantage qu’il soit difficile de montrer ses erreurs et ses fautes, ou plutôt les principales d’entre elles, et ceci sans jamais se risquer à des interprétations aventurées, ou qui pourraient sentir la malveillance ; mais seulement en s’en tenant à ce qui est exprimé dans ses propres écrits incontestés, ou dans ce qui est tout de même notoire dans sa conduite qui n’a pas toujours été si mystérieuse qu’on l’a dit maladroitement.

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La formation de l’I.S. (l’imposture de ses buts…)

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M. Debord s’est toujours vanté de n’avoir jamais fait ce qu’il ne voulait pas faire ; il s’en est abstenu en effet, avec un cynisme et une indécence que peu de gens ont osé afficher. Mais il n’a jamais bien su ce qui lui plaisait dans la vie, quoiqu’il y ait eu diverse choses qu’on l’a vu constamment pratiquer, de l’ivrognerie à la séduction et de la lecture à … Mais enfin, il n’a jamais conclu. Il a passé sa vie sans bien savoir ce qui lui plaisait le plus, et ce qu’il aurait voulu faire. A-t-il souhaité un changement révolutionnaire dans la société ? On est en droit de se le demander.

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(le goût puéril des jeux de bataille / guerre, des cartes, des itinéraires / labyrinthes urbains, des tavernes mal famées.)

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J’ai énuméré les échecs de M. Debord et j’ai montré qu’ils ne sont pas des accidents, mais les détails harmonieux d’un échec général, voulu comme nécessaire. / Je n’en déduirais rien, contrairement à certains critiques haineux, sur la vie privée de M. Debord. Je ne prétends pas juger là des échecs ou réussites. J’ai montré qu’il y a visiblement une faille que je ne me risquerais pas à expliquer, dans sa personnalité.

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Il a aimé la chasse plus que la prise (il a aimé le jeu, mais non pour en tirer quelque résultat…)


(À suivre)

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