mercredi 6 juin 2012

Commentaires sur In girum / 8


Le caractère de totalité fragmentaire — et fragmentée — de l’œuvre debordienne — et toute totalité est cyclique — se manifeste de façon exemplaire dans In girum nocte et consumumur igni où Debord fait retour sur lui-même : sa vie et son œuvre. Il faut cependant noter que, pour nous qui sommes dans le temps, cette circularité n’est pas fermée : c’est une spirale. L’injonction finale : « À reprendre depuis le début. », si elle marque l’échec de « Guy Debord et ses prétentions démesurées » — mais pouvait-il — et voulait-il — réussir ? —, indique à la fois une clôture et une ouverture : un cercle se ferme mais un autre s’ouvre, à un autre niveau de la progression spiralée.

La question est : qu’y a-t-il à « reprendre » ? Ou : qu’y-a-t-il à sauver du naufrage ? Ou, plus simplement : y-a-t-il quelque chose à sauver ? « Quand nous étions jeunes, nous avons quelque temps fréquenté un maître — quelque temps nous fûmes heureux de nos progrès. — Vois le fond de tout cela : que nous arriva-t-il ? — Nous étions venus comme l’eau, nous sommes partis comme le vent. »

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