Mon correspondant en remet une couche. Je n’aurais
pas compris qu’« il était quasiment
impossible de publier toutes les lettres reçues par Debord » ;
non seulement pour des questions de droit, mais aussi « parce qu'il semble que Debord n'a pas
conservé la totalité des lettres reçues de ses correspondants de 1952 jusqu'à
1994 ». D’abord, les questions de droit ne se posent pas à partir du
moment où les correspondants de Debord donnent leur accord à la publication de
leurs lettres — encore faut-il le leur demander. Ensuite, s’il n’est pas
possible de publier « toutes les
lettres reçues par Debord », il est certainement possible d’en publier
certaines. D’ailleurs, certaines l’ont été, ici ou là ; mais pas dans la Correspondance évidemment, puisque c’est
un choix éditorial qui a été fait — et qui est critiquable — de ne publier que
les lettres choisies du seul Debord.
Ce choix, s’il n’est pas fait pour cacher quelque chose, l’est manifestement
pour construire, donner à voir et finalement imposer
une certaine image de Debord et de son
œuvre — qui ne correspondent que partiellement (et partialement) à la réalité.
Je continue de penser que vous ne mesurez pas ce qu’il y a d’extraordinaire dans cette publication des lettres de Guy Debord moins de vingt ans après sa mort et la chance que nous avons, vous et moi qui ne sommes rien pour lui, de pouvoir les lire. Vous mesurerez sans doute mieux cette faveur en songeant que l’interdiction de publication des lettres d’André Breton court encore près de cinquante ans après son décès…
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