Attention ! Non seulement l’immigré
— quel horreur ! — est un fainéant mais il est rusé, le bougre. Vous voilà
prévenu : « La position de l’immigré
est d’une certaine façon aisée, au moins sur le plan politique : il lui
suffit, selon un stratagème par lequel il adhère au pouvoir dominant (celui du
capitalisme et celui des médias), d’être ce qu’il est sur le mode victimaire,
là où par contraste je ne puis qu’être, moi, coupable ou aspirer à la
repentance […]. »
Achtung !
noch einmal, la
Bouche d’Ombre vous parle : « L’étranger
n’est responsable de rien, et toi, tu es coupable, murmure infiniment la bouche
ombreuse du Bien. »
Que ceux qui sont fatigués prennent un
peu de repos, voilà du lourd. « Dans
un monde où le faux a pris la place du vrai et où le vrai n’est plus qu’un
moment du faux, comme le dit Debord, quelle est la place d’Auschwitz, dans le discours
“culturel” dominant et une fois écartés les grands témoins et même des
glossateurs tels Agamben ? Il semblerait que l’hypermnésie sélective opère
une déréalisation de l’événement au profit du lieu et de son devenir fatalement
touristique, finissant par faire d’Auschwitz, d’une certaine façon, un moment
du faux, de la même façon qu’un poisson est souvent représenté par les enfants
comme un rectangle de chair poissonnière recomposée ou qu’un enfant peu dire
que le Christ a été fusillé par les Allemands. » Get the picture ? On constate décidément que Debord n’a pas su
éviter les mauvaises fréquentations — et que, de plus, cela rejaillit fâcheusement
sur ses amis qui n’en peuvent mais.
(À suivre)
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