« L’assimilation du corps étranger est un principe vital autant que
mystique, et non juridique. Elle suppose un renoncement à l’origine ‘ou la
perception de celle-ci en tant que dimension sacrificielle du renoncé) au
profit d’une origine à venir et cependant déjà acquise : le consentement
absolu qui ne peut avoir lieu que par une métamorphose onomastique du nom d’origine
[…]. » Fastoche : il suffit que tous ceux qui s’appellent Ali se
fassent appeler Albert.
Nous allons à présent assister à un
cours de « néo-français ».
Définition : « Qu’est-ce qu’un
néo-français ? Non pas tant comme on pourrait le croire, un immigré extra-européen
et assimilable [C’est extra, c’est extra…], qu’un français de souche entré dans la
fatigue du sens – dans ce reniement de soi qu’est le refus de l’immémoriel, de
l’obscurité du sang qui s’éclaire du consentement à l’héritage : le devoir
d’hériter contre le « devoir de mémoire » sélectif et idéologique. »
Count me out, nous prévient le Millet :
« La communauté qui vient n’est pas
la mienne. L’étranger, l’immigré, le nomade ne sont pas mon prochain. [Je
ne suis pas une communiste ; je ne suis pas une cycliste ; je ne suis
pas une [islamiste] ; je ne
suis pas une footbaliste…] Les néo-français
non plus. De moi-même, je ne suis proche que par anticipation ou souvenir. Je
vis dans la faille, sinon dans la faillite des nations. Je tâche de ne pas
tomber dans une haine où je finirais par me haïr moi-même. » Pauvre
Millet, qu’as-tu fais de ton talent ? Le malheureux a peur de « tomber » alors qu’il est déjà au
fond du trou — en plus, il se prend pour un super-français.
(À suivre)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire