mardi 9 avril 2013

Bref retour sur In girum en passant par la BnF



J’ai publié il y a quelque temps sur ce blog un feuilleton intitulé : In girum à la lumière du canon rétrograde. C’est une analyse du film faite à partir de la découverte de l’origine du palindrome-titre du film de Debord qui, à ma connaissance, n’avait pas été élucidée jusque-là. Apparemment l’exposition de la BnF n’apporte aucun éclaircissement là-dessus — ce qui n’est pas étonnant. En effet, dans les pages du catalogue consacrées à In girum Fabien Danesi, le spécialiste patenté du cinéma debordien, se contente de produire une remarque de Debord concernant le « motif du feu » dans son film qui signifierait : « l’éclat de l’instant : c’est la révolution, Saint-Germain-des-Prés, la jeunesse, l’amour, la négation dans sa nuit, le Diable, la bataille et “les entreprises inachevées” où vont mourir les hommes, éblouis en tant que “voyageurs qui passent” et le désir dans cette nuit du monde (“nocte consumimur igni”). » Il ajoute : « Ainsi, le 27 décembre 1977, le titre du second long métrage est en partie mentionné. Il correspond à un palindrome latin : In girum imus nocte et consumimur igni. « Nous tournons en rond dans la nuit et sommes dévorés par le feu. » Nous voilà renseignés.

Évidemment Debord noie le poisson. Il prétendra également ne pas se souvenir de la provenance du palindrome — ce qui, venant de quelqu’un de si méticuleux, notant sur de petites fiches tout ce qui pourrait lui servir dans les livres qu’il lisait, est assez peu crédible. La question est alors : pourquoi Debord tenait-il à cacher cette provenance ? La réponse est : lorsqu’on a la provenance du palindrome, on a en même temps la méthode fabrication, et donc de lecture, de son film « difficile ».

Je recommande au lecteur curieux de savoir de quoi il retourne de se reporter au feuilleton ci-dessus mentionné où il trouvera avec l’origine de ce damné palindrome l’analyse du film qu’il est possible d’en tirer (certains pourront dire :  par les cheveux ; pas si sûr).

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