lundi 29 octobre 2012

Sur l’I.S.



Il faut être déceptif. On se retrouve par rapport à l’I.S. dans la situation où elle se trouvait par rapport au surréalisme. Il faut leur casser la baraque.

10 commentaires:

  1. Méfiez-vous, c'est ce que voulait faire Voyer. On a vu le résultat.
    Un ratage complet suivi de trente-cinq années de glapissements hystériques.

    Plus sérieusement. Une avant-garde chasse l'autre, c'est pourquoi l'I.S. (et déjà l'I.L.) se devait d'en finir avec les surréalistes.
    (C'était certainement plus facile en 1958 que trente ans plus tôt, cela dit.)
    En tout cas, c'est de l'histoire ancienne.

    Pour ce qui est de la place de Voyer dans l'histoire de l'I.S., je suis d'accord avec le dénommé Alex : "Vous vous exagérez l'importance de Voyer dans l'histoire de l'I.S. parce que vous-même lui avez accordé trop d’importance par le passé..."

    Debord considérait certainement Voyer comme un second, un homme de confiance, mais certainement pas comme un "égal".

    On sait ce qu'il pensait déjà de l'"Introduction à la science de la publicité". Quant à la lettre à Lebovici de 1978, elle date d'avant la disgrâce publique.
    Il y dit simplement ce qu'il pense des derniers développements théorique de Voyer, elle n'est pas malveillante. Il conseille d'ailleurs à Lebovici de "tout publier".

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    1. Si on considère la situation actuelle : hagiographie et panthéonisation, il me semble nécessaire (et urgent) de rétablir un certain équilibre : d’où exagération contraire certainement ; mais surtout stratégie déceptive (qui a d’ailleurs été celle de l’I.S. en son temps).

      C’est vrai que l’éreintage systématique pratiqué par Voyer s’est révélé contreproductif. Mais Voyer ne voulait rien laisser à Debord ; il n’a donc pas fait le détail. Il s’est logiquement retrouvé totalement isolé ; et, pour comble, il s’est lui-même appliqué à confirmer le jugement de Debord à son sujet. En ce qui me concerne, mon objectif n’est que de remettre Voyer à sa place dans l’histoire situationniste parce que ce n’est que justice ; et de travailler à l’établissement d’une histoire de l’I.S. qui soit véritablement digne de ce nom.

      Voyer a été le bras droit de Debord qui l’appréciait beaucoup jusqu’à ce que Voyer se pique un peu trop de théorie à son goût — ce n’est pas le lieu de porter ici un jugement sur les écrits théoriques de Voyer qui méritent de toute façon mieux que le mépris. On sait ce qui arrivât. Debord a peut-être conseillé à Lebovici de « tout publier » ; cela n’a pas été fait. De toute façon, la seule chose que Voyer voulait voir publier : la totalité de ses lettre à Lebovoci / (Debord) — ce qui était d’ailleurs tout à fait légitime — ; il ne l’a pas obtenue.

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    2. Sans vouloir m’incruster sur ce blog, juste une remarque : personne n’est en 2012 dans la même position que les situationnistes vis-à-vis des surréalistes en 1958. Breton était alors vivant et un groupe surréaliste existait qui faisait paraître la revue “Bief”. En 2012, Debord est décédé depuis dix-huit ans et aucun groupe situationniste ni de revue n’existent.
      La BNF, les médiatiques et les universitaires s’y intéressent, épisodiquement et assez superficiellement. Et malgré les apparences, les idées situationnistes ne sont pas partout.
      Quant à écrire « une véritable histoire de l’IS digne de ce nom », encore faut-il faire un vrai travail d’historien à partir de faits, de documents et de témoignages fiables et non se contenter de procès d’intention, de considérations psychologiques aventurées et d’affirmations invérifiables.
      Il est vain de vouloir écrire une histoire voyériste de l'IS contre une histoire debordiste de l'IS, et l'on voit que vous n'arriverez pas à la faire publier car cela ne peut intéresser personne.
      A reprendre donc depuis le début : « Il faudra tout reconsidérer depuis le début, corriger, blâmer peut-être, pour arriver un jour à des résultats plus dignes d'admiration. »

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    3. Votre remarque est hors de propos. Je sais que nous ne sommes pas en 1958. Ce qui m’intéresse c’est de sortir de l’« exercice d’admiration » obligé en ce qui concerne l’I.S. et son « génial » démiurge devant lequel on ne pourrait que s’incliner. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas porter un jugement sur Debord — l’« homme qui n’aurait ni dettes intellectuelles ni inconscient » — et son action sous prétexte que personne n’a fait mieux. Je suis pas voyériste et je ne cherche pas à faire une « histoire voyériste de l’I.S. ». Mais si je n’arrive pas à faire publier mon Histoire désinvolte du situationnisme, c’est certainement dû au fait que j’y accorde une place à Voyer — ce qui évidemment ne plait pas à tous les debordolâtres alignés : « They walked in line ; they walked in line… »

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    4. Non, les gens d'Allia et Berréby en tête ne sont pas des « debordolâtres », relisez bien les volumes qu'ils ont publiés et vous en conviendrez aisément. Il faut donc croire que leur refus à une autre explication, peut-être le manque de sérieux de votre démarche et de votre ouvrage, comme l'annonce son titre ?

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    5. Je ne visais pas Berréby et Allia en parlant de debordolâtres — cependant aussi libres de préjugés soient-ils, ils sont contraints à être prudents dans ce domaine sensible.

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  2. La querelle sur les décombres de l'IS me semble vaine. Depuis quelques années effectivement on commence à sortir de l'hagiographie de Debord. C'est vrai que cela a été inauguré par Allia. Les seuls hagiographes qui restent sont les Kaufamn, Zagdanski et quelques autres qui ont l'oreille des éditeurs. On est en marche vers une critique sérieuse de la trajectoire de Debord, c'est-à-dire en prenant en compte les qualités et les insuffisances de l'homme.
    Mais il me semble clair que l'IS c'est Debord, pour le meilleur et pour le pire, même s'il s'est entouré de tel ou tel talent.
    Quant à Voyer, non seulement je n'en voit pas l'importance, mais je doute qu'il ait été même le second de Debord.

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  3. Un mot encore. C'est vrai que les thèses universitaires sont très décevantes. Je lis en ce moment celle d'Eric Brun, il a beaucoup travaillé, et il apporte ici et là quelques éclaircissements, mais c'est un tel fouillis ! Mais ces thèses mettent parfois l'accent sur un certain nombre de contradictions importantes parce qu'elles sont moins prisonnières aussi d'un carcan idéologique.

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    1. Il me semble que ce n’est pas de « décombres » (comme vous y allez !) dont il s’agit, mais d’une superbe reconstitution artistique qu’on est en train de parachever.

      Parmi les thuriféraires, vous oubliez, l’un des plus important : Philippe « parce-que-c’était-lui-parce-que-c’était-moi » Sollers, qui fait un numéro de duettiste assez réussi avec Yan « big-balls-of-fire » Ciret dans son dernier recueil de bon mots intitulé Fugue.

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  4. On peut parler de décombres parce que le temps de l'IS n'existe plus et l'esprit de ce temps non plus. J'oublie Sollers parce qu'il faut bien l'oublier avec ses pitreries post-maoïstes. Comme disait Debord tout ce que dit, écrit et fait Sollers est insignifiant. On se demande encore pourquoi sa veuve l'a laissé commettre ce film idiot sur son mari. Debord avait bien des défauts, mais Sollers, tout de même ce n'est pas la même catégorie.

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