Apollonios de Rhodes, Les Argonautiques. / Chant II / Notice (suite).
L’arrivée en Colchide / […] Les thèmes de
départ réapparaissent dans un ordre inverse, refermant le cycle ouvert en 1,
519. […] L’attention se porte sur le décors majestueux et terrifiant devant
lequel va se jouer l’acte suivant. […] / L’action reprend après cet intermède.
Les Argonautes carguent la voile, puis remonte le Phase. L’exposé topographique
qui suit peut paraître d’un didactisme un peu prosaïque. En réalité Apollonios
transpose dans son récit les explications qu’Argos devait donner en chemin à
ses compagnons : les héros essaient d’imaginer dans la nuit les lieux
énumérés par Phinée et, tout particulièrement, le bois où gîte le gardien de la
Toison […].
Extraits :
Déjà, dans leur course, apparaissait la
partie la plus reculée du Pont ; déjà se levaient à l’horizon les cimes
escarpées des montagnes du Caucase, là où les membres attachés à d’âpres roches
par d’infrangibles chaînes de bronze, Prométhée nourrissait de son foie un
aigle qui revenait sans cesse l’attaquer. […] / Il faisait nuit quand, grâce à
l’expérience d’Argos ils atteignirent le large cours du Phase et les derniers
confins du Pont. Alors ils ramenèrent la voile et la vergue qu’ils rangeaient
sur leur chevalet creux ; puis, aussitôt, ils détachèrent le mât à son
tour et le couchèrent. Rapidement à la rame, ils remontèrent le puissant cours
du fleuve dont les eaux, bouillonnant de toute part, cédaient sous leur effort.
Il avaient à main gauche les cimes du Caucase et la ville Kytanienne d’Aia ;
à l’opposé la plaine d’Arès et les bois sacrés du dieu où le dragon vigilant
gardait la toison étalée sur les plus hautes branches feuillues d’un chêne. […]
(À suivre)
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