lundi 26 août 2013

Debord et débords (suite)



Toujours dans notre rubrique : Sauras-tu trouver le Debord caché dans le paysage ?, il faut citer Château-Rouge Hôtel* — dont on peut d’ailleurs recommander la lecture.

En voici des extraits :

Premier indice : « Je regardais par terre tout en continuant mon baratin. / – Elle fuit, elle fuit, comme un fantôme qui, nous ayant donné quelque espèce de contentement, ne laisse derrière lui que du trouble… »

Deuxième indice : « Toute vérité admise devenait pour le moins relative. On pouvait à partir de là revoir absolument tout en fait. Un peu comme Dante et ses copains de la secte des Fideli d’Amore qui considéraient que toutes n’étaient qu’une seule et même Femme, occultante et terrienne entité de poésie faite chair aux mille yeux. Ce dont tu pouvais déduire entre autres choses qu’en attendant de conquérir la tienne, tu pouvais commencer par connaître toutes les autres. »

Et le voilà qui arrive : « J’ai regretté tout ce que j’avais bazardé au moment de ma première tentative de suicide, […] même les lettres que m’avait adressées Debord dans le temps, à moi, jeune vagabond. »

Pour finir, l’auteur prend congé (il rejoindra bientôt Debord dans le « cercle des poètes  – alcooliques – disparus ») : « J’en suis là de ma vie. J’en suis las. Un peu. Et maintenant… Où partir… Il y a pourtant le désir… Le désir est intact, le manque est intact, le blues est intact… Et la vieille phrase de Karl Marx : Si je ne désespère pas trop du temps présent, ce n’est qu’en raison de sa propre situation désespérée, qui me remplit d’espoir... » 
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* Renaud Burel, Château-Rouge Hôtel, Allia.

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