Les Erreurs et Échecs
de M. Guy Debord
par Un Suisse impartial – Extraits
Ce
pur nihiliste n’a voulu que détruire et n’a rien fait d’autre. Ils ont été bien
décus, ceux qui lui ont fait confiance sur une perspective positive : les
artistes en 1960 et les révolutionnaires dix ans après.
*
Très rude pamphlet swiftien.
Rien de faux ; mais l’interprétation constamment et absolument
malveillante d’un partisan du bonheur
présent (du point de vue social
dominant) – avec un bon trait de réalisme para-machiavélique.
*
Nous
avons vu ce qu’il a voulu, et ce qu’il a fait. S’il était méritoire de ne rien
comprendre à son temps et d’y manquer toutes les occasions, de ne jouer que
pour perdre, et de ne jamais obtenir que la haine et le mépris de ses
contemporains, alors M. Debord aurait été sans conteste l’homme le plus
remarquable de son siècle.
*
On
le calomnie parfois ; mais enfin jamais on ne dit franchement ce qu’il
est, comme si c’était une évidence que l’on ne peut rien objecter à sa démarche
et que le mieux est donc de faire semblant de l’oublier. Ce respect nous étonne
beaucoup. Nous ne pensons pas du tout qu’il est habile de laisser à M. Debord
cette sorte de monopole de la négation irréfutable. Et nous ne pensons pas
davantage qu’il soit difficile de montrer ses erreurs et ses fautes, ou plutôt
les principales d’entre elles, et ceci sans jamais se risquer à des
interprétations aventurées, ou qui pourraient sentir la malveillance ;
mais seulement en s’en tenant à ce qui est exprimé dans ses propres écrits
incontestés, ou dans ce qui est tout de même notoire dans sa conduite qui n’a
pas toujours été si mystérieuse qu’on l’a dit maladroitement.
*
La
formation de l’I.S. (l’imposture de ses buts…)
*
M.
Debord s’est toujours vanté de n’avoir jamais fait ce qu’il ne voulait pas
faire ; il s’en est abstenu en effet, avec un cynisme et une indécence que
peu de gens ont osé afficher. Mais il n’a jamais bien su ce qui lui plaisait
dans la vie, quoiqu’il y ait eu diverse choses qu’on l’a vu constamment
pratiquer, de l’ivrognerie à la séduction et de la lecture à … Mais enfin, il
n’a jamais conclu. Il a passé sa vie sans bien savoir ce qui lui plaisait le
plus, et ce qu’il aurait voulu faire. A-t-il souhaité un changement
révolutionnaire dans la société ? On est en droit de se le demander.
*
(le
goût puéril des jeux de bataille / guerre, des cartes, des itinéraires /
labyrinthes urbains, des tavernes mal famées.)
*
J’ai
énuméré les échecs de M. Debord et j’ai montré qu’ils ne sont pas des
accidents, mais les détails harmonieux d’un échec général, voulu comme
nécessaire. / Je n’en déduirais rien, contrairement à certains critiques
haineux, sur la vie privée de M. Debord.
Je ne prétends pas juger là des échecs ou réussites. J’ai montré qu’il y a
visiblement une faille que je ne me risquerais pas à expliquer, dans sa
personnalité.
*
Il
a aimé la chasse plus que la prise (il a aimé le jeu, mais non pour en tirer
quelque résultat…)
(À
suivre)
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