Je tiens à préciser que je suis généralement d'accord avec le contenu des citations que je donne. Concernant ce qu'écrit Jappe, je voudrais ajouter ce qui suit. En effet « l’économie n’est pas un fait naturel et transhistorique » ; l'économie est une idéologie utilitariste (doublée d'une morale) historiquement produite pour justifier la mainmise de la bourgeoisie marchande triomphante sur la société. Comme le dit Jappe de l'économie elle « est venu au monde » et par conséquent, elle « peut donc également disparaître ». Concernant Marx, s'il est vrai qu'il a cédé à l’économisme et à l'utilitarisme de son temps, il n'en a pas moins dénoncé, comme le rappelle aussi Jappe, les catégories de l'économie comme des catégories historiquement produites ad hoc ; et qui ne peuvent donc être universalisées. Jappe a également tout à fait raison d'insister sur le fait qu'il ne suffit pas de dénoncer le discours économique en montrant son caractère idéologique — même si c'est un préalable — parce que ce discours, en même temps qu'il prescrit à travers ses catégories une vision du monde, contribue réellement à sa transformation. Bref, si une réforme de l'entendement, qui passe par le langage, est nécessaire — on ne critique pas l'aliénation dans des termes aliénés —, cela n'est évidemment pas suffisant pour changer le monde.
Cela étant dit, je me propose à présent, dans ce premier débat entre Latouche et Jappe, d'en introduire un second, celui que Voyer a eu avec le MAUSS, en l'occurence Caillé et Latouche ; qui concerne le même sujet : le statut de l'économie, cheval de bataille de Voyer, comme chacun sait, dont le nom n'est mentionné ni par Latouche — on peut le comprendre étant donné le (mauvais) traitement que lui à fait subir Voyer — , ni Jappe — qui se plie peut-être ainsi à l'omertà debordienne.
(À suivre)
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