Quelques remarques complémentaires
Les deux emblèmes de Venise sont le Lion ailé
et Saint George terrassant le Dragon dont une représentation se trouve placé au
sommet de chacune des colonnes qui flanquent la Place Saint Marc, du côté de la
Lagune. On rappellera que le Lion et le Dragon sont aussi les symboles
alchimiques d’une phase cruciale de
l’Œuvre. On se souviendra aussi que le « vaisseau des morts » longe « un mur aveugle de San Giorgio » où se trouve « L’Île des Morts » que l'on voit en face, entre les deux colonnes.
Sur la fréquence des apparitions de la
Salute, on pourrait objecter qu’il est difficile de circuler dans la lagune
sans croiser celle-ci. Mais si l’on ne veut pas montrer un monument —
rappelons, s’il était besoin, que c’est une église —, il suffit de filmer du
point de vue du monument, comme Debord l’a déjà fait dans un autre de ses films*.
On peut bien sûr toujours dire qu’il n’accordait aucune importance à la
présence de la Salute ; ce qui est assez improbable, tant tout ce qu’il
écrit ou film est calculé jusque dans les moindres détails. On remarquera aussi
que les séquences filmées depuis un bateau le sont depuis une embarcation assez
« lourde » du type vaporetto ;
la seule séquence où l’on pénètre véritablement dans le labyrinthe vénitien par
les eaux est la séquence 6 : « C’est
ainsi que nous nous sommes engagés dans
le partie du Diable » ; et c’est dans une barque — pilotée par le
nocher des Enfers ?
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* Sur
le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps.
On peut lire sur la Fiche technique du film : « Pour prendre le contre-pied du documentaire en matière de décors
spectaculaire, chaque fois que la caméra a risqué de rencontrer un monument, on
l’a évité en filmant à l’inverse le point de vue du monument (au sens où le jeune Abel Gance avait pu
placer sa caméra du point de vue de la boule de neige). »
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