dimanche 22 décembre 2013

Surréalisme et situationnistes au rendez-vous des avant-gardes – Commentaire / 2



Que le livre de Janover soit bien ou mal écrit n’a, en l’occurrence, aucune espèce d’importance. Qu’il n’aime pas Debord ne peut en avoir une que si on peut établir que son hostilité rend sa critique irrecevable — ce qui n’est pas le cas. Janover analyse le parcours de l’I.S. dans l’histoire des avant-gardes dont elle fut la dernière représentante — en effet, depuis, malgré quelques velléités dont la plus curieuse est-celle qui se revendique d’une Ligne de risque patronnée par Sollers (c’est tout dire : vous avez aimé Tel Quel, depuis vous tendez vers L’Infini, n’hésitez pas à prendre la Ligne d[u] risque), personne n’a voulu — ni pu — jouer à ce jeu-là : « L’aventure est morte, beaux enfants. »

Janover n’est pas le seul à avoir mis en rapports surréalistes et situationnistes. Jérôme Duwa a publié avant lui un livre intitulé : Surréalistes et situationnistes, Vies parallèles*, qui examine les relations conflictuelles que l’I.S. et Debord ont entretenues aves les surréalistes (finissants). Mais malgré le fait que Duwa soit évidemment plus favorable aux seconds, sur un certains nombres de points leurs analyses se rejoignent. Raison de plus pour ne écarter celle de Janover sous prétexte d’animosité.

Janover porte un jugement critique sur l’ensemble du parcours situationniste à un moment où il est devenu possible de le faire de manière désabusée. C’est évidemment ce que lui reprochent les thuriféraires de tous poils — tous ne sont pas des ânes qui prennent Debord pour une vache sacrée ; mais aucun ne veut prendre le risque d’un jugement.

« La vérité de l’intention est dans le résultat. » Et le résultat est là, devant nous. Il faut avoir le courage de regarder la vérité en face : l’entreprise situationniste a fait faillite ; et Debord est le principal responsable de cette faillite.

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* Jérôme Duwa, Surréalistes et situationnistes, Vies parallèles, Éditions Dilecta.


(À suivre)

1 commentaire:

  1. L’Internationale situationniste a fait faillite et Guy Debord en est le responsable. Bon, vous allez donc nous expliquer ce qu’auraient dû faire Debord et les situationnistes pour réussir.
    Tant mieux. Nous sommes tous prêts à écouter les belles histoires de l’oncle Xavier…

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