Cette année aura été l’année de la
consécration debordienne dont le summum
fut, sans conteste, la célébration de le BnF où l’on aura pu assister à cette
chose extraordinaire : voir le contempteur de la société du spectacle finalement mis lui-même en spectacle par la
société qu’il a pourfendu toute sa vie durant — et quel spectacle !
Cela aura été l’occasion de nombreuses publications
autour de la nouvelle icône du spectacle dont j’ai rendu partiellement — et
souvent partialement — compte. Je voudrais en ajouter encore deux dont je
parlerai quand je les aurais lu ; à savoir :
Andrew Hussey, Guy Debord, L’influence d’un
révolutionnaire français sur le reste du monde, Éditions Globe.
Louis Janover, Surréalistes et situationnistes au rendez-vous des avant-gardes,
Sens & Tonka.
*
À noter aussi une réédition de l’Histoire désinvolte du surréalisme de
Raoul Vaneigem (alias Jules-François
Dupuis). « Écrite vers 1970, à la demande d’une maison d’édition française
qui projetait de la publier dans une collection destinée aux lycéens »,
nous dit Vaneigem dans son Avant-propos à la présente édition chez Libertalia.
Malgré le fait qu’il ait été « écrit à la hâte » et sur un« ton
polémique » qui, déplore Vaneigem, « porte la marque archaïque d’une
époque où il était de bon ton de mordre en argumentant » — mais il s’agissait
surtout d’aboyer plus fort que les autres —, il continue à revendiquer
« sa partialité » — ce en quoi, il a raison. Cette partialité qui
porte la marque du radicalisme situationniste jusque dans la désinvolture, en
fait encore un livre plaisant à lire jusque dans ses outrances.
On ne le suivra cependant pas dans l’affirmation
que, nonobstant le fait « que les situationnistes n’aient pu empêcher
l’idéologie situationniste – le situationnisme – de se répandre en remugles de
mondanité, la radicalité de leur pensée demeure intacte et poursuit son
chemin. » Que les situationnistes en général — et leur général en
particulier — n’aient pu empêcher le situationnisme de se répandre est
précisément à mettre sur le compte de leur échec dont il sont assurément
responsables, au moins en partie ; et que dire de la « radicalité
intacte » de cette pensée qui, poursuivant son chemin, a fini par mener
Debord tout droit à la BnF ?
On attend avec impatience les entretiens de
Gérard Berréby avec Raoul Vaneigem annoncés incidemment à la fin du Catalogue
de l’expo-Debord dans la Présentation du
fonds Guy Debord de la BNF, à l’occasion d’une Note rapportant le fait que
Debord conservait dans ses archives des textes de ses « amis » qui
pourront ainsi reparaître grâce à lui. Ainsi : « Considérés comme
perdu puis retrouvés dans les archives de Guy Debord, les “Fragments pour une
poétique” [qui] constituent le premier manuscrit de Raoul Vaneigem. Le texte
figurera en annexe d’un livre d’entretiens
entre Raoul Vaneigem et Gérard Berréby, à paraître en 2014 aux éditions
Allia. »
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