Che fus l’anche tu
pizare te l’ifrogne Teuport. Entre 1967
et 1677, j’eus dix minutes de discussion avec Debord, dix minutes à la suite
desquelles il me demanda : « Me prends-tu pour un imbécile. »
J’aurais dû en effet. (le casus belli portait sur le terme
« réflexion » et à cette époque je n’avais lu ni Frege ni Bolzano) Le
reste du temps, ce ne fut que bavardage et beuverie (quelles magnifiques
cuites). / À part les
miroirs, il n’y a pas de réflexion, il n’y a pas de conscience de conscience
(il n’y a pas de conscience du tout d’ailleurs, c’est une invention de
psychologue), il n’y a pas d’apparition d’apparition, de vison de la vision, de
goût du goût, d’odeur de l’odeur, de toucher du toucher, de son du son, de
compréhension de la compréhension. Il n’y a qu’objets, objets, objets. Depuis
cent ans, la conscience est censée être conscience de quelque chose. Qu’elle
soit conscience de quelque chose implique qu’elle ne soit pas quelque chose. Or
la manifestation est le privilège des choses. La manifestation ne se manifeste
pas. Le prétendu nom « la conscience » est un de ces pseudos noms
sans objet, sans référent, que le bétail, docile, répète comme une machine à
prière. Ce pseudo nom n’est même pas le nom d’une classe. C’est abusivement que
l’on parle de réflexion. Pour qu’il y ait réflexion il faudrait qu’il y ait
apparition de l’apparition par exemple, ce qui n’est pas le cas. Il y a
seulement apparition de quelque chose. L’apparition n’apparaît pas. « Il
est conscient » a un sens, le substantif « la conscience » n’en
a pas. / La compréhension n’étant pas calculable (Penrose) implique que les
machines ne comprennent pas. Or suivre une règle présuppose de comprendre la
règle. Donc les machines sont incapables de suivre une règle. De ce fait, elles
ne peuvent pas faire d’erreur, elles ont seulement des pannes. L’erreur est
humaine. Une machine, jamais, n’abolira l’apparence. / C’est pourquoi une
machine, jamais, ne parviendra à apprendre le français. Pour apprendre le
français il faut subir un dressage et au cours de ce dressage suivre
méticuleusement des règles, c’est à dire comprendre, ce qu’est incapable
de faire une machine ou un calcul. Il faudra apprendre, notamment, le
classement du monde. Même si vous connaissez le classement du monde
en russe, il vous faudra le réapprendre en français. Après de longues années
d’apprentissage, on ne se souciera plus des règles. Il en est de même pour
toutes les activités humaines. Ainsi ont fait Fumie Onda et Jean-Michel Kim qui
ont commencé le piano à cinq et huit ans. Aujourd’hui, ce sont de libres
pianistes complètement affranchis des règles qui sont pour eux comme une
seconde nature. / Si, en 1968, vous faites un film aussi scélérat que Rose
Mary Baby, ne vous étonnez pas si en 1969 on éventre votre femme enceinte
(Sharon Tate, qui posait nue dans Play Boy). Inévitable châtiment de la
scélératesse. La Mérique en général est cochonne. La Mérique est le pays des
cochons (du même nom que la fameuse baie où les cochons furent repoussés).
(Le knock-blot
de Mr Ripley)
*
Comme on le voit, la vie est toujours verte — et l’herbe le redevient — dans la
gentilhommière où Mr Ripley s’amuse (comme il pleut).
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