J’ai publié il y a quelque temps sur ce blog
un feuilleton intitulé : In girum
à la lumière du canon rétrograde. C’est une analyse du film faite à partir de
la découverte de l’origine du palindrome-titre du film de Debord qui, à ma
connaissance, n’avait pas été élucidée jusque-là. Apparemment l’exposition de
la BnF n’apporte aucun éclaircissement là-dessus — ce qui n’est pas étonnant.
En effet, dans les pages du catalogue consacrées à In girum Fabien Danesi, le spécialiste patenté du cinéma debordien,
se contente de produire une remarque de Debord concernant le « motif du
feu » dans son film qui signifierait : « l’éclat de
l’instant : c’est la révolution, Saint-Germain-des-Prés, la jeunesse,
l’amour, la négation dans sa nuit, le
Diable, la bataille et “les entreprises inachevées” où vont mourir les hommes,
éblouis en tant que “voyageurs qui passent” et le désir dans cette nuit du monde (“nocte consumimur igni”). » Il
ajoute : « Ainsi, le 27 décembre 1977, le titre du second long
métrage est en partie mentionné. Il correspond à un palindrome latin : In girum imus nocte et consumimur igni.
« Nous tournons en rond dans la nuit et sommes dévorés par le feu. »
Nous voilà renseignés.
Évidemment Debord noie le poisson. Il
prétendra également ne pas se souvenir de la provenance du palindrome — ce qui,
venant de quelqu’un de si méticuleux, notant sur de petites fiches tout ce qui
pourrait lui servir dans les livres qu’il lisait, est assez peu crédible. La
question est alors : pourquoi Debord tenait-il à cacher cette
provenance ? La réponse est : lorsqu’on a la provenance du
palindrome, on a en même temps la méthode fabrication, et donc de lecture, de son
film « difficile ».
Je recommande au lecteur curieux de savoir de
quoi il retourne de se reporter au feuilleton ci-dessus mentionné où il
trouvera avec l’origine de ce damné
palindrome l’analyse du film qu’il est possible d’en tirer (certains pourront
dire : par les cheveux ; pas
si sûr).
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