On peut faire l’hypothèse que le jeune
Debord, ayant été marqué par la personnalité de Nougé et sa méthode, s’en est inspiré pour sa propre
conduite. À la différence notable près qu’il y avait chez Nougé une véritable
volonté d’effacement qui se traduit chez Debord par une manière subtile de
se-montrer-ne-se-montrant-pas. En effet, Debord a très tôt mis en place une
stratégie d’exposition raisonnée et contrôlée, choisissant soigneusement ce qu’il
donnait à voir tant en ce qui concernait sa personne que ses écrits ; en
même temps qu’il façonnait méticuleusement l’image que l’on devrait retenir de
lui quand il aurait disparu.
On sait que Debord a fait du « détournement* »
son mode d’expression quasi exclusif et sa marque de fabrique. Il est vrai que
la pratique de ce qui n’était pas encore nommé « détournement » est lié
à l’enfance** chez Debord quand, livré à lui-même, il passait son temps à
découper des images qu’il réassemblait ensuite ; et à jouer aux petits
soldats. On s’apercevra peut-être un jour qu’il n’a pratiquement rien écrit
lui-même ; et qu’il n’a fait que déplacer des pions sur l’échiquier de la
mémoire.
____________________
* « Si le mot détournement n’apparaît pas chez Nougé dans le sens spécifique que
les situationnistes lui ont donné par la suite, on retrouve cependant dans ses écrits
le substantif détour, au sens plus
général, ou le verbe détourner, mais
ces termes ne s’appliquent pas nécessairement à des textes. Ainsi, dans le
programme du concert Pro Arte où, le 12 novembre 1930, fut jouée la pièce d’André
Souris intitulée Quelques airs de
Clarisse Juranville, on lit en exergue : “Il n’est pas de si pauvre
objet que l’on ne puisse dépouiller de son sens et détourner à son usage.” / “Dépouiller
de son sens équivaut” à isoler et “ détourner
à son usage” à pervertir, quel que
soit l’objet. Le verbe détourner figure aussi dans des notes
prises par Nougé sur les figures de rhétorique, et cette fois dans un sens qui
se rapproche davantage du sens situationniste : “L’on distingue les figures de mots qui consistent à
détourner le sens des mots.” » (Geneviève Michel, op. cit.)
** « L’enfance ? mais c’est ici,
nous ne l’avons jamais quittée. » Tout le « génie » de Debord est
resté attaché à l’enfance — parce qu’il n’y avait pas pour lui de passage vers
l’âge adulte.
(À suivre)
« Tout le “génie” de Debord est resté attaché à l’enfance parce qu’il n’y avait pas pour lui de passage vers l’âge adulte » ?
RépondreSupprimerVoilà à quoi aboutissent les analyses d’un vieux con reprenant celles du Tintinologue-psychologue Apostolidès.
Il faudra donc expliquer ce qu’est, pour eux, le «passage vers l’âge adulte» puisque, manifestement, ils ont tous deux (le vieux con et Apostolidès) réussi ce «passage» (ils furent enfants il y a longtemps, et maintenant, devenus vieux cons, ils savent sûrement de quoi ils parlent).
Quant au détournement, faut-il rappeler qu’il a été théorisé, bien avant Paul Nougé, par Lautréamont ? et que ce mot se retrouve dans Potlatch no 2 (juin 1954, «Deux phrases détournées pour Ivich») quelques mois avant que Debord rencontre Nougé à Paris en octobre 1954 et qu’il prenne connaissance de ses écrits (voir lettre à Mariën du 24 octobre 1954) ?
Monsieur Lucarno,
RépondreSupprimerSi la critique est évidemment nécessaire (celle de l'IS par Mandosio était bien argumentée), le dénigrement systématique non seulement lui enlève toute crédibilité, mais elle trace davantage le portrait du dénigreur que du dénigré...
@ Slashead
SupprimerLe problème avec ce "Monsieur Lucarno", c'est que vous n'avez affaire ici qu'à un pseudonyme car du temps où il dialoguait avec Voyer, ce Xavier Lucarno se faisait aussi appeler Christian Bartolucci (toujours des pseudos…).
Quant à votre critique, elle est on ne peut plus justifiée.
N'écoutez pas cet imbécile : Xavier Lucarno n'est pas un pseudonyme mais un hétéronyme. Ce qui en l’occurrence n'a aucune espèce d'importance.
SupprimerLe vieux con prétend être écrivain et incarner par Xavier Lucarno un auteur fictif, possédant une vie propre imaginaire et un style littéraire particulier ? Non, c'est trop drôle !
SupprimerAllez donc rire à la lecture de ses œuvres précédentes sur http://www.editions-anonymes.fr/texticules.htm,
vous vous ferez une idée plus précise du vieux con…
« L'imbécile, surtout quand il est scandalisé, est une bonne caisse de résonance. » La preuve. Suivez-donc son conseil.
RépondreSupprimerToutefois, prenez des précautions car « si vous lisez le vieux con (Xavier Lucarno, Christian Bartolucci, etc.) tout haut pendant dix minutes, vous sentirez mauvais de la bouche. »
RépondreSupprimer« Tout le monde ne peut pas lire. » Évidemment.
SupprimerChacun peut pourtant aisément juger qu'avec le prétentieux vieux con (Xavier Lucarno, Christian Bartolucci, etc.), on se trouve devant une notable quantité d'importance nulle. Rien n'en reste. Allez-y voir vous-mêmes si vous ne voulez pas le croire.
Supprimer