Quelques remarques sur la Notice consacrée à Voyer dans Wickipédia

Cette Notice a visiblement été réalisée par un adepte du Maître qui s’est appliqué à la rédiger dans un style d’une remarquable modération — ce qui, s’agissant de Voyer, pourra étonner le lecteur habitué à moins de retenu. Mais c’est en somme le wicki-soft-style propre à cette encyclopédie autoproduite par ses lecteurs et où l’on peut se permettre l’approximation et la contre-vérité sans que cela tire à conséquence — il arrive bien que des articles soient corrigés quand ils se permettent trop de licence ; mais cela non plus ne tire pas à conséquence et peut de toute façon être corrigé en retour.

Voyons, pour commencer les contre-vérités. Notre wicki-encyclopédiste écrit, à la rubrique Champ libre : « Travaillant quelque temps aux éditions "Champ libre" où il est aussi édité, il s'en sépare après que Gérard Lébovici se soit indigné d'une affiche "le Tapin de Paris" affirmant que la pensée de Marx et de Hegel n'avait pas encore été critiquée. » S’il est vrai que Lébocivi et son « complice » Debord n’ont pas aimé Le Tapin de Paris, il est faux de prétendre que c’est Voyer qui est parti alors qu’il a été foutu à la porte du Champ libre, où il avait ses habitudes, comme un malpropre — ce dont il a fait toute une « affaire », plus personne ne l’ignore. Et, dire que : « Ses conceptions théoriques se présentent comme issues de l'héritage critique de l'Internationale situationniste. » est pour le moins contestable quand on sait que Voyer est un renégat revendiqué qui n’en finit pas de cracher sur « l’ordure situationniste » et tout ce qui lui ressemble.

On s’amusera de lire sous la plume (servile) du rédacteur maison que « sur son site il expose ses réflexions théoriques et celles sur l'actualité plus immédiate. Principalement sur la question palestinienne en publiant surtout des textes critiquant l'axe américano-sioniste et en faisant l'éloge de personnalités aussi diverses que Ben Laden ou Alain Soral. Son anticonformisme l’amène à puiser ses sources sur des sites multiples. » Comme en termes (bien) choisis ces choses-là sont dites. Faut-il compter dans les « réflexions théoriques » sa délirante Diatribe d’un fanatique ? Que son « anticonformisme » l’amène à faire l’apologie du terrorisme franchisé d’un Ben Laden et qu’il se régale des propos d’une « personnalité » aussi incontestable que le national-frontiste Soral ne pose évidemment pas de problème au voyériste de service.

À la rubrique Critiques, on apprend que celles-ci, « fort peu nombreuses au demeurant, reposent essentiellement sur un effet humoristique. Sans doute n'auraient-elles pas pu trouver à se dire autrement. » Si l’on peut qualifier le livre d’Yves Tenret* d’« humoristique », il est quand même difficile de trouver de l’humour dans les insultes haineuses dont les OTistes ont couvert Voyer sans désemparer jusqu’à ce qu’ils disparaissent. Et en ce qui me concerne, s’il y a effectivement de l’humour dans mon Portrait de Jean-Pierre Voyer en châtelain beauceron, il n’est là que pour servir une (juste) critique que le disciple du Maître préfère passer sous silence. Et il ne faut pas oublier que Voyer lui-même est un grand humoriste ; alors à tout seigneur tout honneur.

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* Comment j’ai tué la troisième internationale situationniste ; La Différence.