Le temps passant pour tout le monde, et comme personne
ne sait de quoi demain sera fait, je ne pas voulu laisser sans réponse les galipettes
dialectiques du « Maître du Bas Château » (beauceron) qui n’a pas hésité à
descendre jusqu’au niveau de l’avorton pour le fustiger. Contrairement au « Vieux
de la Montagne » (auvergnate) qui, se situant encore un cran au-dessus dans
l’échelle de l’être, trouvait naturellement
impensable de descendre « jusqu’au
niveau de l’insecte » qui remettait imprudemment en cause le fait pourtant
indubitable qu’il soit l’inventeur du spectacle,
pour l’écraser.
Je reproduis ci-dessous un article du knock-blot de Mr
Ripley qui, paraît-il s’amuse bien — allez-y voir vous même, si vous ne le croyez pas —, agrémenté de quelques commentaires
« virtualistes », comme il se doit.
Un mètre cinquante cinq, quarante quatre kiloUn adepte
de la lecture virtuelle
« Prenons ce que Voyer considère comme sa grande
découverte “scientifique” : l’inexistence de l’économie. Au début, il
s’agissait de dénoncer l’économie comme une idéologie ; ce qui était tout
à fait pertinent. Pour ce faire, il suffisait de montrer l’économie pour ce
qu’elle est en réalité : une vision utilitariste et intéressée du monde
qui essaie de se faire passer pour vue objective et scientifique.
Il se trouve qu’à l’époque où Voyer
développe brillamment cette thèse l’universitaire Louis Dumont publiait un
livre où il expose la même. »
(Cap’tain Nullus, in « Une imposture
intellectuelle » on: 16. December 2005 at 07:45)
Cité par Mister Toto le 25 avril 2006
« Au début, il s’agissait de dénoncer
l’économie comme une idéologie ; ce qui était tout à fait pertinent. »
Ce début n’eut pas lieu dans ma vie et ne fut pas de mon fait puisque Engels en
1840, avant même que Marx n’eût lu la moindre ligne d’économie politique, fit
très bien cette dénonciation. Ensuite, jamais je n’eus pour but de « montrer
l’économie pour ce qu’elle est en réalité : une vision utilitariste et
intéressée du monde qui essaie de se faire passer pour vue objective et scientifique. »
mais bien de montrer que l’économie n’existe pas, de montrer ce que l’économie
est en réalité, c’est à dire rien.
Voyer a donc réussi le tour de force
de n’avoir rien montré : chapeau
l’artiste !
Dès 1962, lors de la première lecture du capital, je
ne fus pas choqué par l’aspect utilitariste de l’économie politique mais par la
prétention de Marx à faire de l’économie — prétendument une partie de la
société — ce qui détermine en dernière instance tout ce qui se passe dans la
société et l’histoire de cette société. La conclusion qui s’imposa à moi fut
que l’économie ne pouvait pas déterminer en dernière instance tout ce qui se
passe dans la société et dans l’histoire de cette société pour la bonne et simple
raison que l’économie n’existe pas. Je n’ai donc jamais développé brillamment
la thèse dont parle l’avorton. Cet avorton est aussi un imbécile (un petit
imbécile), ce qui n’est pas nouveau. Le Debordel est un repaire
d’imbéciles. (A propos d’imbéciles : vous remarquerez que lorsque
je réponds publiquement à un auteur, je prends soin de citer le texte. Cela
laisse donc toute liberté à cet auteur de modifier son texte autant qu’il le
voudra sans pour autant changer la teneur de mes propos. Qu’est-ce qu’il y a
comme petits cons quand-même. Quelle pullulation.)
Évidemment, rien ne peut rien
déterminer : Ce Qu’il est inutile De Démontrer. Il est fort ce
Voyer !
Conclusion : la thèse qu’expose Dumont n’est pas
la même et croyez bien que je le regrette. Il a fallu que j’attende
vingt ans pour trouver des auteurs qui soutinssent la même thèse. Aujourd’hui
je ne suis plus seul. Je connais au moins cinq auteurs qui sont sur les mêmes
positions, l’un d’eux totidem verbis : « cet objet n’existe pas. Ce qui existe, c’est un discours économique qui
fabrique ses propres objets et qui finit par croire à l’existence extérieure de
ces êtres fantastiques qu’il a lui-même engendrés » ou encore « L’illusion
de l’existence objective d’une structure sociale appelée “économie de la
société” est si puissante que Marx en fit la base de la société et inventa une contradiction tout aussi illusoire entre cette
base imaginaire et une prétendue superstructure politique » et
encore : « Cette manière de penser transforme un classement, dont l’intellect a besoin pour démêler l’écheveau
des relations empiriques, en une structure-substance historique pourvue d’une
efficacité causale quasi divine. » (« idéologie
délirante » n’est-ce pas, sans doute le fait d’un dément doublé d’un
fanatique furieux. Amaïh Pleksy-Gladz !)
— sans oublier celle-ci, de Polanyi (encore un dément), qui est bien bonne —.
De plus c’est un spécialiste de comptabilité nationale (un surintendant) et des
physiocrates. Il a travaillé vingt cinq ans sur la question. Remarquable
travail. C’est un inappréciable bonheur de lire un économiste qui écrit
froidement que l’économie n’existe pas, qu’existe un discours économique, mais
que n’existe pas d’objet économique de ce discours (cependant, ce discours a un
objet, je n’aborderais pas cette question ici). Je n’aurais jamais attendu ça
d’un économiste, qui pourtant est le plus qualifié pour le dire et qui nous
donne un livre parfaitement étoffé, ce que je suis incapable de faire. On
the road, c’est difficile en effet. Pour une fois mes impôts furent bien
employés.
La thèse de Dumont n’est donc pas la
même que celle de Voyer : dont acte — heureusement d’ailleurs :
Dumont veut dire quelque chose ; Voyer ne veut rien dire.
D’autre part, l’économie qu’il s’agissait
de dénoncer comme une idéologie (en 1840) est l’économie politique devenue
depuis science économique ou doctrine économique. Or jamais je ne me suis
soucié de prouver quoi que ce soit à propos de l’économie politique, ni de la
science économique. Je me suis contenté de rapporter ce que d’autres que moi
avaient déjà dit de cette idéologie, Marx et Engels, les anthropologues et
ethnographes, Weber, bien mieux que je n’aurais pu le faire moi-même et cela
afin d’étayer ma thèse qui est que l’économie n’existe pas. L’économie dont
j’ai fait l’objet de ma recherche et dont j’affirme qu’elle n’existe pas n’est
pas l’économie politique mais la réalité économique. C’est
également cette économie-là dont Marx prétendait qu’elle était une partie de la
société, qui plus est déterminante. Cet avorton est un crétin (un petit
crétin). Ce que je considère comme ma grande découverte, en 1975, après treize
ans d’effort, n’est pas l’inexistence de l’économie mais que « La
valeur est un échange effectué en pensée ». J’ai résolu — en comprenant,
pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la grammaire du mot valeur,
grammaire qui n’a jamais posé de problème dans l’usage, à travers
les millénaires, mais seulement dans la… métaphysique — une question qui
tourmentait déjà Aristote (ce qui fit dire, en 1976, à Pierre Balthazar
de Muralt, patron et fondateur des éditions Rencontre qui permirent à Popu de
lire Balzac en entier — 2.200 employés — que j’étais le nouvel Aristote.
Un ancêtre de cet homme est l’inventeur de l’Ovomuraltine).
L’inexistence de l’économie en découle. La grandeur de la découverte
« L’économie n’existe pas » n’est pas de mon fait mais de celui de la
résistance acharnée et furibonde qu’elle occasionna. C’est cette résistance qui
est grande même si elle compte des avortons dans ses rangs. Pour ma part, je
n’ai consacré à cette découverte que deux lignes dans mon livre de 1976. Pour
moi, elle allait dorénavant de soi. Je fus le premier surpris de la résistance
qu’elle provoqua. C’est d’ailleurs ce qui me permit de découvrir l’importance
de ce que des milliers de petits cons nomment mon idéologie délirante.
« L’économie dont j’ai fait
l’objet de ma recherche et dont j’affirme qu’elle n’existe pas n’est pas
l’économie politique mais la réalité économique. » Voyer a
donc recherché, trouvé et fait voir quelque chose qui n’existe pas,
c’est-à-dire : rien. Il est très
fort ce Voyer !
Résumé : il ne s’est jamais agi pour moi de
démontrer que l’économie politique était une idéologie. Cela Engels et Marx
l’avaient déjà fait très bien au point qu’on emploie couramment aujourd’hui
l’expression « une idéologie au sens de Marx ». Au contraire,
c’est parce que j’ai découvert que l’économie n’existait pas que, de ce fait,
existe une raison supplémentaire (donc suffisante mais non nécessaire),
nullement envisagée par Marx, pour que l’économie politique soit une idéologie.
La cécité de Marx sur ce point implique qu’il fut la première victime de
l’idéologie qu’il dénonçait. Et je n’ai stigmatisé l’utilitarisme de cette idéologie
que pour stigmatiser celui de Marx et celui de la résistance acharnée et
furibonde qu’occasionna ma découverte dans les circonstances que l’on connaît.
Ce qui a lieu d’abord, c’est la découverte que l’économie n’existe pas (1976).
Ce qui vient ensuite, c’est la stigmatisation de l’utilitarisme de l’économie
politique (après 1979). Ce n’est pas l’économie politique que j’attaque, c’est
l’utilitarisme, où qu’il soit (il est partout comme le célèbre journal
collabo). Au début (1962), il s’agissait pour moi de critiquer la prétention
fantastique de Marx à vouloir expliquer la société par une partie de la société
(ce qui rappelle, mutatis mutandis, la projet de Hilbert pour fonder les
mathématiques par une partie des mathématiques) et nullement de prouver quoi
que ce soit concernant l’économie politique : « Ce qu’il y a de plus
grossièrement faux dans la théorie de Marx consiste dans sa prétendue critique
de l’économie [politique] où il ne cesse de maintenir, sous couvert de
critique, le point de vue même de l’économie [politique]. » (Rapport
sur l’état des illusions, p. 45, 1979). Quel est ce point de vue de
l’économie politique ? Que l’économie existe, évidemment. Et
pourquoi ? Parce que c’est l’objet qu’elle étudie, preuve indiscutable
(virtualisme) de son existence (superintendant Fourquet encore : « A la limite, pour définir la science économique,
il suffira de dire qu’elle est la science de l’économie, et le tour sera
joué. La tautologie paraît grossière, elle confine à la supercherie,
mais Say ne fait pas autrement quand il dit “l’économie politique est la simple
exposition des lois qui président à l’économie”. »). C’est le fait que
l’économie politique croie à l’existence d’une réalité économique (Marx a porté
cette croyance jusqu’à l’adoration) qui implique qu’elle est une idéologie
utilitariste. Donc : c’est ma découverte de l’inexistence d’une réalité
économique qui met en pleine lumière cet utilitarisme et non l’inverse.
En résumé : Voyer ne voulait
pas « démontrer que l’économie politique était une idéologie » ;
c’était déjà fait par Marx. Il voulait stigmatiser « l’utilitarisme de
cette idéologie » ; et ce qu’il attaque en réalité « c’est l’utilitarisme, où qu’il
soit » — et donc chez Marx particulièrement ; parce que Marx fait une
critique de l’économie politique du point de vue de l’économie politique — quel
con ce Marx ! Et : « Quel
est ce point de vue de l’économie politique ? Que l’économie existe,
évidemment. Et pourquoi ? Parce que c’est l’objet qu’elle étudie, preuve
indiscutable (virtualisme) de son existence ». Or, Voyer, grand détecteur
de virtualisme, a bien vu, lui, qu’il n’en est rien ; et que donc Marx ne pouvait rien critiquer en faisant la critique de l’économie politique
puisqu’elle est sans objet : nada de
nada ! Il est décidément très très fort ce Voyer.
(À
suivre)
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