Extrait :
D’une lettre à André Breton
J’aimerais assez, que ceux d’entre nous dont
le nom commence à marquer un peu, l’effacent.
Ils y gagneraient une liberté dont on peut encore espérer beaucoup… Le monde
nous offre encore de beaux exemples : celui de quelques voleurs, de
certains assassins, celui des partis politiques voués à l’action illégale et
qui attendent l’instant de la Terreur. Il s’agit évidemment des secrètes dispositions spirituelles de
ces hommes isolés ou organisés en partis ; non de quelques anecdotes pour
gens de lettres ou l’étrange galerie des fossiles de l’histoire… Je ne puis me
cacher, en effet, que l’action du criminel solitaire (croyez-vous que l’on ait
remarqué que le criminel auquel je me rapporte ne saurait être en aucun cas un
négateur, un destructeur ?) pour fertile qu’elle soit en jouissances
aiguës (cela ne regarde que lui) n’en est pas moins, par moment, gravement
compromise par la faiblesse des armes qui lui sont données, mais dont il use
faute de mieux. (Là aussi, toutefois, certaines ressources demeurent.)
(2 mas
1929)
Paul Nougé, Histoire de ne pas rire, Lettres Différentes, Cistre . L’Age
d’homme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire