samedi 21 juillet 2012

Chauffe Marcel !


Je voudrais recommander au lecteur le petit livre de Marcel Conche intitulé : Métaphysique (PUF) où il fait un retour sur son parcours philosophique.

De la même manière qu’on a pu qualifier Héraclite d’« Obscur », on pourrait dire de Marcel Conche qu’il est « Lumineux ».

Quelques extraits choisis :


La Nature est réellement ce qu’elle paraît être. Elle se résout en toutes les diverses façon qu’elle a d’apparaître. Il n’y a rien de plus profond que les apparences. C’est l’apparence qui est l’être – un être multiplicité, un être éclaté.

[…]

La prétendue contradiction entre la liberté et la Nature vient de ce qu’on se fait une idée matérialiste de la Nature. Il est certain que de la matière sans vie, on ne peut tirer la vie, l’esprit, la liberté. Mais la matière n’est que la croûte superficielle et relativement solidifiée, figée, de ce qui, dans sa profondeur, n’est que dynamisme et innovation perpétuelle. La Nature est constamment innovatrice, mais elle crée en poète, c’est-à-dire en aveugle, sans anticiper ses propres créations, car, si le créateur se devance lui-même, il n’est plus créateur. La Nature est comme la toile de Pénélope, mais qui serait infinie et qui, sans vue d’ensemble, se tisserait continuellement elle-même, tout en se défaisant, car, dès que quelque chose a eu lieu, la Nature le laisse aller au néant. Elle a crée l’homme sans savoir ce qu’elle faisait. Dans l’homme la Nature devient esprit, car la nature s’ignore, mais l’homme se sait. Mais, puisque la Nature est autocréatrice, l’homme est le plus naturel des êtres, du moins le plus conforme à l’essence de la Nature, pour autant qu’il se fait autocréateur, c’est-à-dire commençant par lui-même.

[…]

Le temps ne passe pas. Il ya toujours le temps. / […] / Admettons donc la réalité du temps.

[…]

Le temps ne passe pas. C’est nous qui passons.

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