Je voudrais recommander au lecteur le petit
livre de Marcel Conche intitulé : Métaphysique
(PUF) où il fait un retour sur son parcours philosophique.
De la même manière qu’on a pu qualifier
Héraclite d’« Obscur », on pourrait dire de Marcel Conche qu’il est « Lumineux ».
Quelques extraits choisis :
La Nature est réellement ce qu’elle paraît
être. Elle se résout en toutes les diverses façon qu’elle a d’apparaître. Il n’y
a rien de plus profond que les apparences. C’est l’apparence qui est l’être –
un être multiplicité, un être éclaté.
[…]
La prétendue contradiction entre la liberté
et la Nature vient de ce qu’on se fait une idée matérialiste de la Nature. Il
est certain que de la matière sans vie, on ne peut tirer la vie, l’esprit, la liberté.
Mais la matière n’est que la croûte superficielle et relativement solidifiée,
figée, de ce qui, dans sa profondeur, n’est que dynamisme et innovation perpétuelle.
La Nature est constamment innovatrice, mais elle crée en poète, c’est-à-dire en
aveugle, sans anticiper ses propres créations, car, si le créateur se devance
lui-même, il n’est plus créateur. La Nature est comme la toile de Pénélope,
mais qui serait infinie et qui, sans vue d’ensemble, se tisserait
continuellement elle-même, tout en se défaisant, car, dès que quelque chose a eu
lieu, la Nature le laisse aller au néant. Elle a crée l’homme sans savoir ce qu’elle
faisait. Dans l’homme la Nature devient esprit, car la nature s’ignore, mais l’homme
se sait. Mais, puisque la Nature est autocréatrice, l’homme est le plus naturel
des êtres, du moins le plus conforme à l’essence de la Nature, pour autant qu’il
se fait autocréateur, c’est-à-dire commençant par lui-même.
[…]
Le temps ne passe pas. Il ya toujours le
temps. / […] / Admettons donc la réalité du temps.
[…]
Le temps ne passe pas. C’est nous qui
passons.
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