Yves
Klein est l’un des grands alchimistes de l’art du XXe siècle. Ses Anthropométries, sa série Monogold ou ses Peintures de feu présentent de nombreuses analogies avec le processus
alchimique. Dans ces dernières, Klein reprend – en les poussant à l’extrême –
le principe alchimique selon lequel l’action du feu conditionne toute
altération de la matière : il travaille le fond directement au
lance-flamme, en sorte que la peinture achevée apparaît dansa matière comme
dans sa couleur, littéralement façonnée par le feu.
*
L’un
des principes fondamentaux d’Yves Klein est le travail sériel sur les formes et
les matières. Cette démarche même que l’emploi de pigments et de matériaux en
référence à leur signification historique, n’est pas sans rappeler la méthode
alchimique. Les tableaux de la série Monogold
sont à ce titre exceptionnels : plongée contemplative dans le métal-roi, ils
transforment la quête de l’or en une découverte spirituelle, antimatérialiste, des
lois profondes de la nature.
(Jörl
Völlnagel, Alchimie, L’Art Royal, Imprimerie Nationale
Édition.)
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