Le
Bougnoux s’offusque de ce que Debord lui ait refusé de le citer dans une
anthologie où il voulait faire figurer La
Société du spectacle. Bon. Par ailleurs, il n’aime pas Debord et sa
théorie. Cependant, nonobstant, il dit des choses pertinentes sur le spectacle debordien. C’est à ce titre
qu’il mérite qu’on examine ce qu’il en dit.
Préalablement,
il faut dire qu’il n’a strictement rien compris au cinéma de Debord — personne
n’est parfait.
Ainsi,
il écrit :
La
Société du spectacle est
un film particulièrement affligeant, ou épuisant. Tout son dispositif consiste
en collages ou insertions d’extraits de films « classiques » (Johnny
Guitar, Shangaï gesture, Mr. Arkadin, Le Cuirassé Potemkine…) insérés sans
aucun souci de montage ni de cohérence dans un flot visuel où nagent aussi des
bandes d’actualité des années soixante, des films publicitaires ou montrant les
loisirs de plage ou de la consommation ordinaire, entrecoupés de chaînes de
montage ou de divers chantiers… Plus quelques cartons textuels empruntés à Machiavel,
Clausewitz, Tocqueville, ou à l’auteur. Le tout nappé par la voix sentencieuse,
détimbrée, implacable d’un Debord se délectant à proférer ses propres textes (La
Société du spectacle de 1967), articulés à la façon d’une prophétie
menaçant la Babylone décadente que voudrait dénoncer la bande-image.
On
voit la puissance d’analyse. Passons.
(À
suivre)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire