vendredi 12 juillet 2013

Le petit Bougnoux illustré / 1



Le Bougnoux s’offusque de ce que Debord lui ait refusé de le citer dans une anthologie où il voulait faire figurer La Société du spectacle. Bon. Par ailleurs, il n’aime pas Debord et sa théorie. Cependant, nonobstant, il dit des choses pertinentes sur le spectacle debordien. C’est à ce titre qu’il mérite qu’on examine ce qu’il en dit.

Préalablement, il faut dire qu’il n’a strictement rien compris au cinéma de Debord — personne n’est parfait.

Ainsi, il écrit :

La Société du spectacle est un film particulièrement affligeant, ou épuisant. Tout son dispositif consiste en collages ou insertions d’extraits de films « classiques » (Johnny Guitar, Shangaï gesture, Mr. Arkadin, Le Cuirassé Potemkine…) insérés sans aucun souci de montage ni de cohérence dans un flot visuel où nagent aussi des bandes d’actualité des années soixante, des films publicitaires ou montrant les loisirs de plage ou de la consommation ordinaire, entrecoupés de chaînes de montage ou de divers chantiers… Plus quelques  cartons textuels empruntés à Machiavel, Clausewitz, Tocqueville, ou à l’auteur. Le tout nappé par la voix sentencieuse, détimbrée, implacable d’un Debord se délectant à proférer ses propres textes (La Société du spectacle de 1967), articulés à la façon d’une prophétie menaçant la Babylone décadente que voudrait dénoncer la bande-image.

On voit la puissance d’analyse. Passons.


(À suivre)

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