Il faut d’abord dire quelques mots de la
personnalité d’Anatole Atlas (alias
Jean-Louis Lippert) dont la notoriété est inversement proportionnelle à celle
de Debord ; mais que celui-ci n’a pu s’empêcher de citer ici ou là. Dans
l’Index général des noms de la Correspondance
de Debord, il y a cinq occurrences pour le nom d’Atlas, toutes concernent le
volume VI, janvier 1979 – décembre 1987.
La première se trouve dans une lettre à
Martos de septembre 86 : « Floriana m’avait envoyé le prospectus sur
le dernier ouvrage d’Atlas [il s’agit d’Autopsie
du XXe siècle], mais non la brochure même. Peux-tu me la
trouver ? »
La seconde, toujours dans la même lettre.
Debord écrit : « Je ne me savais pas Lukácsien […], ni l’inspirateur
de Tapie : peut-être par la médiation d’Attali ? » ; une
Note à : Tapie précise : « Bernard Tapie, accusé par Anatole
Atlas, interrompant une émission télévisée, d’avoir dans son livre Gagner, pillé sans le citer l’auteur de La Société du spectacle.
Dans une autre lettre à son cher Jeff
d’octobre 86 Debord écrit : « Merci pour tous les documents. Cet
Atlas paraît nettement malveillant. Mais ne serait-ce pas plus inquiétant de
plaire à un stalinien ? »
Toujours en octobre et au même :
« Atlas va être un fou encore plus gênant que Voyer. Le public a-t-il pu
croire même à un partisan (un peu modéré) qui irait faire des reproches à
Tapie ? Bien sûr, c’est très injuste de reprocher à Tapie de s’inspirer de moi (Atlas le fait avec la double
malveillance de l’amalgame, contre moi et
contre Tapie) ; alors qu’en effet on a rien dit sur Attali, et surtout pas
sur Baudrillard. Tous ces envieux aboient contre le plus médiatique dans
l’espoir d’en tirer un reflet. » ;
et plus loin : « Quand notre funeste Voyer de Belgique, Atlas, s’est
introduit chez Tapie, ce pauvre diable, qui réellement n’a pu me lire, a eu,
d’après Jeff, un lapsus révélateur : il a dit que lui-même serait
peut-être “assassiné en direct”. En direct, je veux bien, c’est le sort des
princes médiatiques. Mais cela veut donc dire qu’il avait, comme tout le monde,
entendu vaguement parler de moi. Et qu’il se souvient un peu, que j’ai dû être
un jour assassiné. Je suis flatté de l’amalgame. »
(À suivre)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire